Suppression du HCCT et du CESE : Thierno Bocoum Réagit
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août 27, 2024
Conformément à l’article 63 de la Constitution, le Président de la République a convoqué l’Assemblée nationale en session extraordinaire, ce jeudi 29 août, pour l’examen du projet de loi portant modification de la constitution. Ainsi la modification envisagée de la Constitution porte sur la suppression du Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) et du Conseil économique social et environnemental (CESE). Une décision qui met désormais la majorité parlementaire dans un dilemme cornélien, car en cas de rejet de cette loi, le chef de l’Etat trouvera un motif valable pour dissoudre l’assemblée nationale dont le mandat en cours est presque fini. Cette décision n’a pas laissé indifférente à l’opposant Thierno Bocoum, leader du mouvement AGIR qui parle « d’une démarche qui frise l’enfantillage »
Voici in extenso son texte
Session extraordinaire convoquée par le Président de la République : une démarche qui frise l’enfantillage
La suppression du Haut Conseil des Collectivités territoriales (HCCT) et du Conseil économique social et environnemental (CESE) hautement souhaité est envisagée par le Président de la République dans le contexte actuel en décidant de convoquer l’Assemblée nationale en session extraordinaire, ce jeudi 29 août 2024.
Chercher à introduire une réforme constitutionnelle tout en étant sûr de ne pas avoir la majorité requise si les divergences sur la question évoquée sont assumées, est une triste manière de jouer aux enfantillages avec les institutions de la République et d’exposer une stratégie politicienne de bas étage.
Le but : compter sur le rejet de la loi pour mieux se positionner dans l’optique d’une dissolution prochaine de l’Assemblee nationale.
RI DI CU LE !
Pendant qu’on y est pourquoi ne pas alors introduire les autres réformes constitutionnelles envisagées et ainsi faire d’une pierre plusieurs coups ?
Les réformes attendues ne manquent pas et pouvaient être introduites dès leur arrivée au pouvoir, sans perdre du temps, si l’idée de tout soumettre à l’Assemblee nationale actuelle était une option sérieuse.
La République pouvait se passer de ce jeu de dupe à l’heure où de nombreuses attentes des populations demeurent sans suite.
À la place de la politique politicienne qui ne cesse d’occuper une place prépondérante dans la gestion de l’Etat, l’article 63 aurait pu servir à convoquer l’Assemblée nationale en session extraordinaire pour les besoins de la Déclaration de Politique Générale (DPG) du Premier ministre.
L’urgence c’est de décliner une vision claire aux sénégalais qui se perdent face à la cacophonie d’un pilotage à vue adopté en principe de gouvernance.
Si la volonté de réduire le train de vie de l’Etat était sérieuse, cela devait commencer par la suppression des agences reconduites et qui servent aujourd’hui à caser une clientèle politique.
Le décret de répartition des services de l’Etat aurait pu rationaliser les dépenses et réduire considérablement le train de vie de l’Etat en attendant qu’une loi intervienne pour les réformes constitutionnelles, dans le cadre d’une Assemblée nationale nouvellement composée.
Nous rappelons au Président de la République, dans son envie soudaine de prendre des initiatives, que l’article 63 peut aussi permettre de convoquer une session extraordinaire afin d’introduire un projet d’abrogation de la loi d’amnistie sur les récentes émeutes au Sénégal.
Plus de 80 personnes ont été tuées et leurs familles réclament encore justice.
Que les responsabilités soient situées et que justice soit faite.
Thierno Bocoum
Président AGIR