LETTRE OUVERTE À CHEIKH OUMAR DIAGNE



Dans un monde où l'exposition est souvent valorisée, la capacité de se retirer avec grâce est une qualité rare. Mon frère Cheikh Oumar Diagne je vous félicite de votre subtilité à savoir vous retirer de l'espace public. Cette démarche, loin d'être un signe de faiblesse, témoigne d'une sagesse et d'une intelligence profondes.


Se retirer, c'est faire le choix de préserver son intégrité et son bien-être. Cela implique une conscience aiguë de ses limites et un respect pour soi-même. En choisissant de vous effacer, vous montrez une compréhension des dynamiques sociales sur le sujet qui vous divise de certaines confréries. L'absence peut parler plus fort que la présence que cela vous profite cher «Professeur».     


La mémoire d'un persécuteur persécuté ne doit pas être le climat entre Cheikh Oumar Diagne et la majorité de la communauté confrérique du Sénégal. Cet état de fait évoque des dynamiques complexes où la souffrance se transmet, mais elle soulève également des questions sur la responsabilité et l'insouciance. Lorsqu'une personne ou un groupe manifeste sa souffrance du fait d'attaques anacycliques sur leurs obediences religieuses, il devient crucial de reconnaître les conséquences de ses actes, surtout lorsqu'il s'agit de symboles nationaux. Ces symboles, qui incarnent l'identité et la mémoire collective, doivent être respectés, car leur dénigrement peut raviver des blessures anciennes M. Diagne.


Dans le contexte religieux, en particulier entre des villes comme Touba et Tivaouane, la sensibilité autour des figures religieuses et des lieux saints est d'une importance capitale. Les familles religieuses, telles que les Mourides et les Tijanes, jouent un rôle central dans la vie spirituelle de millions de fidèles. Offenser ces figures à la tête de ces confréries ou négliger l'importance des mosquées qui symbolisent l'âme de ces villes saintes, c'est non seulement mal doser des croyances profondes, mais aussi ouvrir la voie à des tensions inutiles. Les Saintes mosquées, lieux de prière et de recueillement, incarnent des valeurs de paix et de tolérance dans tous les foyers religieux au Sénégal.


Cependant, il est également important de noter que certaines affirmations, telles que celles concernant les mosquées de Touba et Tivaouane comme témoins de figures maçonniques, sont examinées chez les fidèles comme de la provocation la plus sinueuse. Les écrits de Cheikh Ahmadou Bamba et de Maodo Malick Sy, bien que vénérés, ne sont pas exempts de critique et peuvent être réajuster dites-vous ! Même si vous y croyez, M. Diagne, il est essentiel de reconnaître que votre analyse même si elle est objective à votre entendement, nécessite comme l'exige la rigueur de la science, de mentionner des erreurs précises qui peuvent avoir été propagées par ces érudits de Dieu et en apporter la correction si tant est, vous en soyez outillé.


Les témoignages des croyants durant les fêtes religieuses au Sénégal révèlent souvent à quel point ces espaces sacrés sont chargés d'émotion et d'histoire. Les rituels et les pratiques spirituelles qui s'y déroulent sont porteurs de sens et renforcent les liens communautaires et le Grand Magal de Touba et le Gamou de Tivaouane en sont les illustrations parfaites. Par conséquent, tout acte considéré comme une attaque contre ces symboles peut être perçu comme une agression non seulement contre la foi, mais aussi contre la communauté elle-même. Dans cette situation, il est impératif de faire preuve de respect et de compréhension, en reconnaissant la profondeur des croyances des autres et s'abstenir d'y naviguer.


Je me dois aussi de rappeler, que la politique ne doit pas se mêler à la religion. Les politiques et les artisans des conflits sociaux doivent mettre un terme à leurs comportements inacceptables. Profiter de la brèche ouverte par Cheikh Oumar Diagne pour combattre un adversaire politique ne fera qu'aggraver les divisions et compromettre la cohésion sociale. Les leaders doivent agir avec responsabilité et éthique, en veillant à ce que leurs actions ne soient pas une source de division, mais plutôt un moyen de rassembler la communauté.


Lorsqu'une offense est commise, la possibilité de repentance offre une voie vers la réconciliation. Se repentir n'est pas simplement une question de regret ; cela implique une véritable introspection et une reconnaissance des erreurs. Cela exige également une volonté de comprendre les conséquences de ses actes et de prendre des mesures concrètes pour réparer le mal causé. La rétrospection permet de grandir, d'apprendre et de reconnaître les blessures infligées, tant aux individus qu'à la communauté.


Réintégrer une société dont on semble rejeté et traqué si tel est le cas, nécessite un engagement authentique envers le changement M. Diagne. Votre posture à la présidence vous exige d'être le miroir de toute une société globale et non d'un bord dont émane le peu de soutien incendier à votre triste sort. 


Cela passe M. Diagne par des actions concrètes, telles que l'engagement dans des dialogues constructifs et le respect des symboles et des croyances des autres. En exprimant des excuses sincères et en montrant une volonté de comprendre, il est possible de restaurer des liens et de reconstruire la confiance que vous n'êtes pas au Palais pour guetter avec un lance-flammes les demandes de soutien venant de Touba ou de Tivaouane. La communauté, en retour, peut faire preuve de compassion et d'ouverture, taire la grogne, permettant ainsi à M. Diagne de retrouver sa place dans toutes les confréries du pays, car, derrière ses erreurs, se cache peut-être un homme qui ne déteste pas les confréries.


Je rappelle M. Diagne qu'ayant évoqué que le déclin des confréries a sonné, il est difficile de vous donner un crédit que vous aillez une considération envers elles, mais quand même, je reste optimiste.

L’histoire regorge d'exemples où des tensions sociales ont émergé à la suite d'offenses similaires. 


Un exemple marquant est la guerre civile au Liban, qui a éclaté dans les années 1970. Ce conflit a révélé les fissures au sein de la société libanaise, divisant les citoyens autour des questions de la liberté d'expression et du respect des croyances religieuses. Les tensions sectaires, exacerbées par des offenses et des manquements au respect des différentes communautés religieuses, ont conduit à un conflit dévastateur qui a duré des dizaines d'années, laissant des cicatrices profondes dans la société libanaise.


Ce conflit souligne combien les insensibilités envers des symboles et des croyances peuvent entraîner des divisions irréparables au sein d’une nation. 


M. Diagne, la mémoire collective exige que nous prenions conscience de nos actions et de leurs répercussions. La repentance sincère et la rétrospection sont des étapes essentielles pour réparer les blessures causées et favoriser la réconciliation. C'est dans cet esprit de respect et de compréhension mutuels que les communautés peuvent avancer vers une paix durable, permettant à chacun de se sentir valorisé et inclus.



Cher Cheikh Oumar Diagne,


Je vous écris dans l’espoir de rétablir un climat de paix et de compréhension. 

Les récentes tensions ont blessé beaucoup d'entre nous, et il est essentiel de revenir à des sentiments de compassion et de réconciliation. 


Je vous invite à considérer la possibilité de demander pardon, non seulement pour apaiser les cœurs, mais aussi pour renforcer les liens au sein de notre communauté. 


Faites-le pour vous, mais aussi faites-le pour le Président Diomaye Faye et pour son Premier ministre Ousmane Sonko qui vous ont fait confiance au détriment de millions d'autres concitoyens capable d'occuper votre place.


Leur moisson durant 10 ans ne doit pas être emportée par ces erreurs que vous pouvez corriger. Ils ne méritent pas ça de votre part. N'écoutez pas votre orgueil, éviter que votre fierté ne soit votre ennemie plutôt laissez votre grandeur dominé vos sens. Vous avez toujours été modeste, restez tel quel.


La réconciliation est une voie puissante vers un avenir harmonieux, et je crois fermement que nous pouvons tous apprendre et grandir à travers ce processus.


Avec respect,


Abdou lahad Ndiaye 

Journaliste 


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