Vivre sans du pain pendant quelques jours ! C’est la
diète forcée vers laquelle on s’achemine si le gouvernement continue de se
hâter si lentement à respecter les
engagements pris devant les boulangers il y a quelques mois, ceci pour éviter
une hausse du prix du pain.
La
promesse est une dette, surtout si elle vient de hauts responsables d’un Etat !
Par conséquent il faut la tenir. C’est ce que les acteurs du sous-secteur
industriel de la boulangerie rappellent au gouvernement actuel.
En
effet, quelques semaines après l’installation des nouvelles autorités à la
suite de l’élection présidentielle par laquelle les Sénégalais ont plébiscité
le duo Diomaye-Sonko, les responsables des organisations professionnelles de
boulangers ont été parmi les premiers à prendre langue avec les autorités
publiques actuelles.
Le
moment exigeait une intervention rapide pour dégoupiller la grenade de
mécontentement populaire causée par une annonce d’une hausse du prix du pain
par les boulangers, lesquels subissaient des contrecoups du renchérissement des
cours mondiaux des intrants de production du pain dont principalement le coût
élevé d’acquisition de la farine de blé.
Les
meuniers locaux, en tant que fournisseurs des boulangeries, ont été sollicités
par les gouvernants de faire des efforts pour rogner leurs marges bénéficiaires
afin de vendre la farine à un prix plus abordable. « On nous a quasiment tordu le bras pour arracher
de nous ces efforts alors que, nous aussi, nous subissons les conséquences de
la guerre en Ukraine, ce pays étant le premier exportateur de blé vers
l’Afrique » dit un meunier qui ajoute : « Depuis le
déclenchement de la guerre Ukraine-Russie, le prix d’acquisition du blé à
moudre dans nos unités ne cesse de grimper, suivant en cela les mois du marché
qui voudraient que le prix d’un produit monte lorsque la demande est de loin
plus forte que l’offre ».
Il
faut comprendre que le gouvernement de Sonko a usé de stratagèmes pour calmer
l’ardeur des boulangers qui exprimaient leur désir ardent de revoir à la hausse
le prix du pain alors que le peuple, de son côté, menaçait de manifester sa
désapprobation d’un quelconque réaménagement à la hausse du prix du pain.
Il
faut admettre que cette question du prix du pain a été à la base de la cure
d’amaigrissement des miches vendues. A défaut de toucher au prix du pain, les
boulangers, en accord avec les gouvernants, trouvaient l’astuce de diminuer le
poids de la miche. Une autre façon de faire une hausse du prix de la baguette
devenue si mince et si légère comme une feuille d’arbre.
Le
consommateur, qui se rend maintenant compte de cette pratique, n’entend plus
acheter un pain plus maigre et plus léger. Comme quoi, il n’est plus question
de diminution de poids pour satisfaire la demande des boulangers. La seule
alternative est donc une subvention à accorder à la filière pain mais qui tarde
à voir le jour car, malheureusement, les autorités en place ont montré, dès
leur installation, que ce régime ne se veut pas champion des subventions et
exonérations. Rupture oblige !
En
se hâtant donc lentement pour trouver une solution, le gouvernement amène les
boulangers à croire qu’ils ont été roulés dans la farine, notamment avec des
promesses de solutions en contrepartie d’une interdiction de hausse de prix du
pain. De ce fait, la grogne s’installe
et l’on va droit vers une cessation d’activités volontaire et temporaire des
boulangers pour amener le gouvernement à prendre très au sérieux les
difficultés qu’ils rencontrent afin d’y apporter des réponses. De deux choses
l’une : soit la subvention est accordée à la filière pain soit la hausse
du prix du pain tombe raide comme un couperet sur la bourse des consommateurs
qui vont certainement râler.
ABN
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