Le Musée des civilisations noires (Mcn) a lancé, le samedi 1er février, sa programmation 2025. Une occasion pour présenter sa newsletter dont le numéro zéro est intitulé : Femmes noires dans l’art et l’art des femmes noires ».
Le coup d’envoi de la programmation 2025 du Musée des civilisations noires (Mcn) a été donné, le samedi 1er février. Sous le signe des femmes noires dans l’art, l’institution a également dévoilé, à cette occasion, le numéro zéro de sa newsletter, intitulé Femmes noires dans l’art et l’art des femmes noires. « Le Musée des civilisations noires a souhaité faire une programmation annuelle dédiée au thème des femmes noires. Durant toute l’année 2025, nous aurons à organiser et à convier le public à des expositions, à des projections de films, des panels, des animations culturelles », a renseigné le directeur général du Mcn, Mouhamed Abadallah Ly. Dans son intervention, il est largement revenu sur le choix du thème. « Dire simplement que les femmes sont les piliers incontournables de nos sociétés, qu’elles sont très souvent les gardiennes de la tradition aurait pu suffire », a-t-il affirmé. Ce choix, a-t-il poursuivi, s’explique pour deux raisons. La première, c’est de poser la question de l’inclusion. L’idée, a-t-il indiqué, est d’interroger le statut et le rôle de la femme dans la société de manière globale, particulièrement dans les espaces politiques, académiques, économiques. Selon lui, c’est une question essentielle qu’un musée doit poser. L’autre interrogation, c’est celle de la décolonisation des savoirs. « Là, parler des femmes noires pourrait surprendre. Mais il faut comprendre que dans les institutions muséales, très souvent, ce sont des regards hérités de la pensée coloniale qu’on a eu tendance à reproduire. Aujourd’hui, questionner ces choses-là, les déconstruire, nous semble essentiel pour participer modestement à l’œuvre gigantesque de décolonisation des institutions muséales », a expliqué le directeur général. Dans cette logique, le Mcn a souhaité commencer par la femme potière Awa Camara dont les œuvres sont connues aujourd’hui un peu partout dans le monde, mais qui, malheureusement, ne sont pas assez connues par le public sénégalais. « C’est pourquoi aujourd’hui, une critique d’art a été faite, avec l’intervention d’universitaires, d’archéologues, de spécialistes de la céramique, entre autres ». Au-delà du travail de l’artiste, Mouhamed Abadallah Ly a souligné que l’œuvre de Seyni Camara a questionné le conflit en Casamance, l’environnement. « Dans son œuvre, que ce soit aller prendre de l’argile, que ce soit procéder à la cuisson, à la coloration, à la phase de post-production, il a été montré que ce sont des savoirs endogènes, des savoirs ancestraux qui sont mobilisés », a-t-il expliqué. Et d’ajouter : « Il est apparu également qu’elle a une esthétique, une signature très particulière, et sur toutes ces questions-là, les différents panélistes ont pu effectivement éclairer le public et vulgariser cette œuvre majeure ».
Source : Le Soleil
Laisser un commentaire