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« L’appel que Dieu m’a donné, je crois l’avoir accompli en devenant archevêque de Dakar…»

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Invité de l’émission Entretien Avec… sur la RTS, Monseigneur Benjamin Ndiaye s’est confié à cœur ouvert sur sa prochaine retraite, son parcours pour devenir prêtre, la nomination de son successeur, Monseigneur André Gueye, ainsi que sur son enfance.

Depuis deux ans, ayant atteint la limite d’âge prévue par le droit canonique, il a demandé au pape François d’être déchargé de ses fonctions. Il explique que les dispositions de l’Église prévoient qu’à l’âge de 75 ans, les évêques soient relevés de leur charge, qui peut s’avérer lourde. Selon lui, cet âge respectable permet de prendre un temps de répit avant de rejoindre le Seigneur. Il estime même que, dans le contexte africain, cette mesure pourrait être appliquée dès 70 ans, tant la mission est exigeante. Pour lui, au terme d’un service rendu, il est essentiel de pouvoir se reposer.

La nomination de Monseigneur André Gueye comme son successeur a été attendue pendant plusieurs mois, depuis qu’il a présenté sa démission en octobre 2023. Il se réjouit de cette décision et du choix porté sur Monseigneur André Gueye, ancien évêque de Thiès, qui dispose d’une solide expérience pastorale. Il est convaincu que son successeur saura mettre son intelligence, sa force et sa dimension apostolique au service de l’archidiocèse de Dakar, qui, bien que modeste en superficie, est l’un des plus importants du pays par sa population et sa position.

« Je veux lui assurer ma communion dans la prière pour un apostolat fécond. Il possède un excellent bagage qui plaide en faveur du choix qui a été fait », confie Monseigneur Ndiaye.
Abordant les attentes vis-à-vis des pasteurs, il rappelle que les populations, toutes confessions confondues, ont une grande estime pour leurs prêtres et leurs évêques. En retour, ces derniers doivent se donner entièrement au service des fidèles. La région de Dakar, en particulier, présente de nombreux besoins, notamment dans les banlieues, où une étude sociologique réalisée avec un professeur de l’Université de Dakar a mis en lumière des besoins apostoliques urgents. Il insiste sur la nécessité d’être proche des populations, de prier avec elles et de les accompagner à travers les services sociaux tels que l’éducation, la santé et la promotion humaine.

Concernant sa retraite, Monseigneur Ndiaye l’envisage comme un temps de recueillement, de lecture et d’écriture. Passionné d’histoire, il prévoit d’approfondir ses recherches sur Léo-Paul Diouf, un prêtre sénégalais du siècle dernier originaire de Gorée, dont le parcours l’interpelle. Motivé par l’annonce de l’Évangile et soucieux des problèmes de son époque, ce prêtre a traversé des moments difficiles qui méritent, selon Monseigneur Ndiaye, d’être étudiés de plus près.

Interrogé sur son non-élévation au cardinalat, il exprime sa sérénité et son absence de regrets. Il rappelle que c’est Dieu qui accomplit son œuvre à travers la médiation du pape, qui choisit ses cardinaux en fonction de leur capacité à l’aider dans la gouvernance de l’Église. Il affirme comprendre que son profil ne correspondait peut-être pas à ce choix et accepte avec humilité la vocation qui a été la sienne : « L’appel que Dieu m’a donné, je crois l’avoir accompli en devenant archevêque de Dakar, ce que je n’avais jamais imaginé. Je lui rends grâce pour ce que j’ai pu faire. »

Revenant sur son enfance, il raconte avoir grandi à Fadiouth, une île, au sein d’une famille chrétienne très pratiquante. Dès son plus jeune âge, il était attiré par la foi et aimait reproduire à la maison les gestes du curé pendant la messe. Il entra au petit séminaire à 11 ans, poursuivit sa formation à Ngazobil jusqu’à l’obtention de son BEPC en 1967, puis au collège des Maristes à Dakar, où il obtint son baccalauréat en 1970.

Cependant, son engagement spirituel connut des remises en question, notamment en 1968, marqué par les bouleversements de Mai 68. Contestataire, il passa trois jours en prison après avoir été interpellé à Thiès pour violation du couvre-feu. Cette période fut pour lui une phase de doutes sur sa vocation. Il envisagea même d’entreprendre des études universitaires avant d’intégrer pleinement le séminaire. Monseigneur Thiandoum, alors archevêque de Dakar, lui rappela fermement que son chemin devait le mener directement à Sébikhotane s’il voulait poursuivre sa vocation sacerdotale.

Lors d’une visite à Sébikhotane, il envisagea d’abandonner son engagement. Mais une rencontre marquante avec un homme nommé Amadou Sarr changea sa décision. Ce dernier, voyant son trouble, lui dit simplement : « Si Dieu vous appelle, vous devez répondre oui. »

C’est ainsi qu’il retourna à Dakar et reprit sa formation en octobre suivant.

Avec humilité et reconnaissance, Monseigneur Benjamin Ndiaye s’apprête à clore son service actif au sein de l’Église, laissant derrière lui un parcours inspirant et un engagement indéfectible au service de la foi et des fidèles.

Source : Le Soleil

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