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Réponse à l’honorable député Amadou Ba

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Non, vos échecs judiciaires ne prouvent pas l’indépendance de la justice. Ils prouvent votre incompétence.

Il faut vraiment oser pour faire ce que vous avez fait : transformer des revers en victoires.

Vous refusez d’assumer vos fautes institutionnelles et vous construisez un récit trompeur à destination de vos militants.

Depuis plusieurs mois, le gouvernement auquel vous appartenez enchaîne les revers judiciaires. Et à chaque fois, vous cherchez à faire croire que ces défaites sont des victoires pour la démocratie. Mais une décision de justice défavorable n’est pas automatiquement une preuve d’indépendance.

Cela signifie surtout que vous avez mal travaillé : vos textes sont mal rédigés, vos recours mal préparés, et vous appliquez la Constitution et les lois de ce pays avec une compréhension limitée ou selon une lecture à géométrie variable.

Vous le savez, honorable député, qu’une partie de votre base militante ne maîtrise ni les enjeux constitutionnels, ni le fonctionnement réel de l’appareil judiciaire. Mais au lieu de les élever, vous les instrumentalisez.

Au lieu de les former, vous les nourrissez d’arguments prémâchés. Vous leur donnez à répéter, sans leur donner à comprendre. Vous fabriquez un discours conçu pour être partagé, non pour être questionné. Cette méthode n’a rien à voir avec le sens de l’État.

Aujourd’hui, la justice sénégalaise fonctionne avec ses qualités et ses failles. Elle a permis des alternances, validé des transitions, résisté à certains excès du pouvoir des anciens régimes.

Mais elle reste fragilisée dans ses fondements : le parquet demeure sous l’autorité du ministre de la Justice, et les magistrats ne disposent toujours pas des garanties institutionnelles nécessaires à une carrière indépendante.

Les instructions judiciaires sont longues, parfois arbitraires. Les articles 80 et 254 du Code pénal sont toujours utilisés pour poursuivre des citoyens en raison de leurs idées. Aucune réforme sérieuse n’a été lancée pour corriger cela. Aucun chantier structurel n’a été ouvert depuis votre arrivée.

Vous avez le pouvoir d’agir. Vous avez la légitimité politique pour changer les choses. Mais vous ne le faites pas. Vous préférez parler.

La preuve ultime de cette contradiction, c’est l’organisation, par votre gouvernement, d’une Assise nationale de la justice. On ne réforme pas un système qu’on considère déjà parfait. On ne convoque pas des assises si tout va bien. Vous ne pouvez pas, dans le même souffle, reconnaître les failles et proclamer la victoire.

Gouverner, ce n’est pas inventer des récits après coup pour sauver la face. Ce n’est pas transformer ses fautes en slogans. Ce n’est pas nourrir les militants de fictions politiques.

Gouverner, c’est travailler. C’est écouter, comprendre, corriger, assumer. C’est refuser de se cacher derrière les institutions lorsqu’elles vous rappellent à l’ordre.

Ameth DIALLO

Coordinateur national de Gox Yu Bees

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