La nouvelle politique des pôles territoires annoncée par les autorités sénégalaises aura l’avantage de faciliter la “cohérence” des interventions de l’État dans les collectivités territoriales, surtout en matière de planification, de pilotage et de mise en œuvre des projets et programmes, a assuré l’ingénieur en aménagement du territoire et expert en management de projets Latgrand Ndiaye.
Dans le programme de gouvernement de Pastef, l’actuel parti au pouvoir, figure une subdivision du pays en huit pôles territoires.
Cette subdivision va tenir compte des ressources naturelles disponibles et des particularités de chacune des parties, selon les autorités.
“Les pôles territoires vont favoriser la cohérence et l’harmonisation des interventions au niveau territorial, en ce qui concerne surtout la planification, le pilotage et l’implémentation des projets”, a dit Latgrand Ndiaye dans un entretien à l’APS.
Cette innovation va engendrer également “l’émergence de pôles d’attractivité des investissements nationaux et internationaux”, a dit M. Ndiaye en répondant à la question de savoir ce qu’il est possible d’attendre de cette innovation.
Les pôles territoires sont propices à l’industrialisation des villes et à “une plus grande responsabilisation des acteurs territoriaux, surtout avec les 13 compétences transférées” par l’État aux collectivités territoriales, a poursuivi l’ingénieur en aménagement du territoire et ancien secrétaire général du conseil départemental de Kédougou (sud-est).
Une mutualisation des ressources et des potentialités
La gestion des ressources naturelles et des infrastructures, la recherche et l’innovation, le développement économique et social font partie de ces 13 compétences.
“Je pense qu’il est envisagé de faire de ces entités (les pôles territoires), avec l’Acte 4 de la décentralisation, les vrais vecteurs du développement que nous souhaitons”, a poursuivi l’expert, ex-project manager du portefeuille de projets de la SEMAF SA, une société chargée de l’exploitation des barrages hydroélectriques de Manantali, Félou et Gouina, au sein de l’Organisation de la mise en valeur du fleuve Sénégal.

Il table, par ailleurs, sur l’”émergence de futures métropoles”, à partir de cette réforme de la territorialisation des politiques publiques.
M. Ndiaye définit le pôle territoire comme un espace géographique cohérent, un outil d’aménagement territorial et d’organisation spatiale.
Selon les missions que les autorités veulent leur assigner, les pôles territoires auront des attributs principaux, dont la mutualisation des ressources et des potentialités, le pilotage des projets, la promotion de la compétitivité territoriale et la maîtrise d’ouvrage déléguée, a-t-il expliqué.
En ce qui concerne les organes chargés de les faire fonctionner, Latgrand Ndiaye énumère le conseil de pôle et la direction générale du pôle, qui vont interagir avec des organes autonomes.
Parmi ces derniers figure un organe de contrôle de légalité composé des gouverneurs des régions constituant le pôle, une chambre consultative territoriale et un centre de recherche et d’expertise territoriale.

Source : APS
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