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Le colonel Abdourahim Kébé érige la « Teraanga » en modèle politique et citoyen

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Dans son nouvel ouvrage intitulé « Teraanga et traduction dans le Sénégal (postcolonial) », le colonel Abdourahim Kébé explore la manière dont la « Teraanga », cette valeur cardinale de la société sénégalaise peut servir de modèle politique et citoyen, de passerelle entre les cultures et de levier de résistance face aux héritages coloniaux. 

Le Cercle Mess des officiers sénégalais a accueilli, samedi 4 octobre 2025, un public large composé de militaires, d’universitaires, d’intellectuels et représentants de l’État venus saluer la parution de l’ouvrage du colonel Abdourahim Kébé. Intitulé « Teraanga et traduction dans le Sénégal (post-colonial) », le livre est à la croisée de l’engagement citoyen et de la réflexion culturelle. Pour l’auteur, le colonel Abdourahim Kébé, ce livre s’inscrit dans une quête de sens et de justice. «En réalité, à travers cet ouvrage, j’ai voulu apporter ma modeste contribution pour un Sénégal juste, digne et prospère », a-t-il confié. L’ancien officier supérieur, connu pour ses prises de position, explique que son ambition était de « montrer comment nos valeurs, comme la « Teraanga » peuvent inspirer un modèle politique fondé sur la dignité ».

Il a également insisté sur la responsabilité de l’intellectuel sur les affaires publiques de la société en proie à de multiples changements à l’aune de la modernité. « Nous devons produire, écrire, questionner et l’Afrique a besoin de ses propres récits afin de se mettre définitivement sur les rails du développement », a-t-il martelé.

L’ancien ministre de la Culture, Aliou Sow, qui a fait la présentation de l’ouvrage, a d’emblée salué « une œuvre d’une profondeur exceptionnelle ».

Histoire et mémoire

Saluant la vaste culture générale de l’auteur et une « production de haute qualité », A. Sow a estimé que « la relecture du concept de ‘’Teraanga’’ relève d’une réponse claire et précise face aux tendances dominatrices de l’Occident à l’égard des Africains ». Selon lui, cet ouvrage développe une pensée à la fois critique et conciliante. « Ses approches et méthodes intellectuelles traduisent une subversion apaisée, une résistance pacifique mais ferme», a-t-il souligné, avant d’ajouter que « le dialogue et l’hybridité apparaissent ici comme des techniques essentielles de collecte et d’analyse en civilisation et en théologie ». En outre, il a également fait un parallèle entre l’auteur et la figure d’Ousmane Socé Diop, dont il rappelle la portée fondatrice dans la littérature sénégalaise. « Dans le fond, cet ouvrage, c’est Ousmane Socé qui, à travers le personnage de Karim, a déstabilisé l’auteur en termes d’idéologie coloniale. Le colonel Abdourahim Kébé reprend ce flambeau, mais avec une rigueur scientifique et une écriture diplomatique ».

Prenant la parole à son tour, le ministre de la Culture, Amadou Ba a tenu à exprimer sa reconnaissance envers l’auteur. « Le colonel Kébé nous a fait bénéficier d’une production scientifique d’une grande valeur. Ce livre prouve que les citadelles de connaissance ne se trouvent pas uniquement dans les universités, elles existent aussi dans l’armée, la médecine ou d’autres secteurs de l’État », a-t-il déclaré. Il a également insisté sur la portée symbolique du concept de « Teraanga », qu’il juge au cœur de l’identité nationale « La ‘’Teranga’’ est un appel à la solidarité, à l’hospitalité, mais aussi à l’unité de tous autour du même objectif. Ce livre nous rappelle que notre vivre-ensemble repose sur une identité commune, forgée par l’histoire et la mémoire ». Avant de conclure, Amadou Ba a lancé un appel à la jeunesse qu’il invite à donner de la valeur à la lecture et à l’écriture la place qu’elles méritent dans la construction d’un Sénégal juste et prospère.

La cérémonie de dédicace a aussi vu la présence du général Birame Diop, ministre des Forces armées. En tant qu’ancien élève du colonel Abdourahim Kébé, il témoigne que ce dernier a été pour lui un formateur et une référence avant de poursuivre que le livre reflète son sens du devoir et sa passion pour le savoir. Le ministre a rappelé également le parcours académique et professionnel de l’auteur, en saluant « ses brillantes études militaires et civiles » et réaffirmant que «par cet acte d’écriture, il honore l’uniforme autant que la nation sénégalaise entière».

Source : Le Soleil

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