L’Afrique doit être maîtresse de sa sécurité sanitaire, a déclaré, mardi, à Dakar, le directeur de la gestion des programmes du bureau Afrique de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Abdourahmane Diallo, soulignant que la souveraineté est “une question de dignité et de résilience”.
“L’Afrique nous a enseigné une dure réalité. L’Afrique doit être maîtresse de sa sécurité sanitaire. Lorsque les frontières se sont fermées et que les chaînes d’approvisionnement se sont effondrées, nos populations en ont payé le prix”, a-t-il soutenu.
Il intervenait à l’ouverture de la 8e édition du Forum Galien Afrique, qui se poursuivra jusqu’au 31 octobre prochain, sur le thème “La souveraineté sanitaire : un impératif pour l’Afrique”.
“Nous importons, aujourd’hui, 99% de nos vaccins et la plupart de nos médicaments. Il ne s’agit pas seulement d’une question de chaînes d’approvisionnement, mais aussi de souveraineté”, a relevé le directeur de la gestion des programmes du bureau Afrique de l’OMS.
“La souveraineté sanitaire signifie que l’Afrique a les capacités politiques, techniques et financières de protéger la santé de ses populations en ces termes et conditions, en tenant compte de son contexte”, a souligné Abdourahmane Diallo,
Estimant qu’il s’agit d’une question de dignité, de résilience et d’autodétermination, il a souligné que la souveraineté sanitaire n’est pas synonyme d’isolement. “C’est une interdépendance plus intelligente où l’Afrique s’approprie ses priorités et établit des partenariats alignés sur ces priorités”.
“La souveraineté consiste à faire en sorte qu’une pandémie, un conflit ou une catastrophe climatique ne compromette pas notre agenda de couverture sanitaire universelle”, a poursuivi Abdourahmane Diallo.
S’agissant du financement, il affirme que l’Afrique ne peut pas bâtir sa souveraineté sur des dettes, en faisant observer que “plus de trois quarts des pays africains dépendent [actuellement] de ressources extérieures pour au moins un quart de leurs dépenses de santé”.
Dans ce sillage, il a souligné l’urgence d’”accélérer la mise en œuvre de l’Agence nationale des médicaments et la convergence réglementaire afin que les produits fabriqués en Afrique soient de qualité et rapidement accessibles aux populations qui en ont besoin”.
Il a aussi appelé “à mettre en contribution les communautés économiques régionales et des instruments tels que la zone de libre-échange continentale africaine pour harmoniser les normes, grouper les demandes et créer des marchés prévisibles pour les producteurs africains”.
“Les plateformes régionales d’achat groupé et d’investissement conjoints pour la formation, la recherche et l’innovation réduiront la fragmentation et renforceront le pouvoir de négociation”, a-t-il assuré
Source : APS
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