Chers Collègues, Mesdames, Messieurs, Je voudrais d’abord remercier le Président Lourenço, son Gouvernement et le peuple angolais frère pour l’accueil chaleureux et l’hospitalité qui m’ont été réservés ainsi qu’à ma délégation.
Je salue l’engagement du Président du Conseil Européen, Monsieur Antonio COSTA, ainsi que du Président de la Commission de l’Union Africaine, Monsieur Mahmoud Ali Youssouf et de la Présidente de la Commission de l’Union européenne, Madame Ursula Van der Leyen. Le Sénégal salue la tenue de ce septième sommet UE-UA marquant le 25ème anniversaire du partenariat entre l’Afrique et l’Europe, et félicite l’Angola pour l’accueil de nos travaux qui illustrent la vitalité de la coopération. Mesdames, Messieurs,
Nous vivons dans un environnement géopolitique mondial préoccupant avec des guerres majeures, une expansion du terrorisme, des crises financières, des guerres commerciales, des risques de pandémies ainsi que des changements climatiques galopantes. Dans un monde où les violations du droit international, la banalisation de l’impunité et les postures unilatéralistes sont devenues courantes et nous rapprochent du chaos, nous devons agir davantage ensemble pour faire face aux multiples défis et préserver nos espaces communautaires du risque de déliquescence. C’est tout le sens du thème de cette session « Promouvoir la paix et la prospérité à travers un multilatéralisme efficace . L’Afrique et l’Europe ont un destin sécuritaire lié et cela a un prix. Dans un tel contexte d’insécurité, il est vital de se donner les moyens d’assurer un minimum de défense. » Pour promouvoir la paix et la sécurité en Afrique, il est important d’agir sur plusieurs leviers parmi lesquels : Premièrement : Soutenir l’architecture africaine de paix et de sécurité (APSA) et l’Architecture africaine de Gouvernance (AGA) en tant qu’instruments essentiel de prévention, de gestion et de résolution des conflits sur le continent. Deuxièmement : la révision de la doctrine des opérations de soutien à la paix en Afrique, des mandats et règles d’engagement, ainsi que l’intégration pleine de la lutte contre le terrorisme dans les opérations de paix onusiennes et africaines. Troisièmement : une coordination renforcée des efforts régionaux et internationaux pour lutter plus efficacement contre le terrorisme, la criminalité transfrontalière et les trafics illicites ; l’accent doit être mis dans la lutte contre le terrorisme qui risque de déstabiliser tout le Sahel et constitue une réelle menace à l’existence des Etats. Quatrièmement : œuvrer en faveur d’un financement prévisible, pérenne et adéquat des opérations de soutien à la paix en Afrique ; Cinquièmement : développer des actions de prévention des crises et de promotion d’une paix durable sur la base d’investissements mettant l’humain au centre des priorités. Cependant pour des actions plus efficaces, il faut un multilatéralisme fort et revitalisé, pour en faire le cadre unique d’action pour la paix et la stabilité, par le dialogue, la concertation et la résolution pacifique des différends. Nous devons tous œuvrer pour que le multilatéralisme retrouve ses principes fondamentaux : la responsabilité partagée et une solidarité active, le respect du droit international et une justice universelle. Cela exige, toutefois, la réforme de la gouvernance politique, économique et financière mondiale pour des décisions plus démocratiques, plus légitimes et plus représentatives des Etats. Mesdames, Messieurs, Avec les menaces asymétriques, la paix et la sécurité sont devenues intimement liés à la migration. Il est donc important d’adresser concomitamment ce pilier avec le même engagement. En effet avec l’existence de réseaux criminels de trafic d’êtres humain, beaucoup de migrants se retrouvent piégés et parfois endoctrinés. Ils sont souvent enrôlés de force pour combattre dans les rangs de mouvements djihadistes. Les terroristes eux-mêmes utilisent aussi la migration pour se rendre dans les pays cibles afin de commettre leurs barbaries. Pour faire face, il faut une lutte acharnée contre ces criminels et l’émigration clandestine. C’est ce que nous faisons au Sénégal avec la mise en place de mesures préventives et de surveillance renforcée de nos côtes, mais également le développement de projets gouvernementaux visant à fixer les candidats à la migration irrégulière dans leurs terroirs. Cela a permis d’avoir des résultats encourageants avec une réduction drastique des départs à partir du Sénégal. Pour consolider ces acquis, nous encourageons les partenaires européens à renforcer les initiatives de promotion de la migration circulaire à travers des voies sûres et ordonnées pour les travailleurs, étudiants et chercheurs. Je vous remercie.
Source : Site web Présidence de la République
Laisser un commentaire