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Absence d’électricité, d’eau potable, de commerces :L’attente semble interminable à Toufndé Baali et Ari Wélé (Ndioum)

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Nichés entre Ndioum et Halwar, Toufndé Baali et Ari Wélé font partie des nombreux villages du département de Podor qui espèrent encore être branchés au réseau électrique. Une attente qui semble longue pour les habitants de ces deux localités obligés de vivre à l’ancienne.

PODOR – Situés respectivement à deux et à quatre kilomètres de Ndioum, en allant vers Halwar, Ari Wélé et Toufndé Baali manquent pratiquement de tout. Structure de santé, boutiques, eau potable et l’électricité demeurent un luxe pour les centaines de personnes qui y vivent. Une existence à l’ancienne dont ces cultivateurs et éleveurs se sont adaptés au fil des années. « Cela fait une vingtaine d’années que j’habite ici, mais j’aime bien ce mode d’existence. Le village manque presque de tout, mais cela ne nous empêche pas de vivre. Ndioum n’est pas loin, et nous y trouvons tout ce dont nous avons besoin », soutient Hamady Ndiaye, un des notables de Ari Wélé.

Polygame et père de plusieurs enfants, l’homme de 65 ans y réside depuis 2003. Son quotidien tourne autour de l’agriculture et de l’élevage, des activités qui lui permettent de gagner décemment sa vie. À quelques mètres de sa demeure se trouve la concession des Sow. En ce début de journée, les femmes s’occupent du troupeau, alors que les jeunes bergers prennent des forces sous un arbre. Ils ne vont pas tarder à s’enfoncer dans la forêt, à la recherche de pâturages. Juste à l’entrée de la maison, un jeune homme prépare la charrette. La trentaine, Bayel Sow répète les mêmes gestes depuis une dizaine d’années. « Je dois me rendre à Ndioum pour m’approvisionner en vivres. Nous aurions souhaité faire nos achats sur place. Mais vous constatez vous-mêmes qu’il n’y a rien dans ce village. Nos parents ont choisi de vivre ici, et nous devons nous y plier », avoue-t-il.

Une dépendance totale de Ndioum

Les propos de notre interlocuteur en disent long sur le quotidien des habitants de Ari Wele. En effet, ils dépendent exclusivement de la commune de Ndioum. Hormis une borne fontaine alimentée par le système solaire, le village ne dispose de rien. Même pour une allumette, il faut faire deux kilomètres, en aller et retour.À Ari Wélé, le téléphone est l’un des appareils les plus utilisés, à côté des transistors. Paradoxalement, le village ne dispose pas d’électricité.

« Le monde bouge et nous devons avancer avec. On doit écouter la radio pour connaître ce qui se passe au Sénégal et dans le monde. Les portables aussi sont indispensables, car ils nous permettent de rester en contact avec nos proches », soutient Mamadou Ndiaye, un jeune de la localité, travaillant à la Compagnie sucrière sénégalaise (Css). Pour recharger leurs appareils, les habitants de Ari Wélé sont obligés de se rabattre sur Ndioum distant de deux kilomètres. « Nous laissons nos téléphones chez des parents pour les récupérer le lendemain. Ce n’est pas élégant, mais ils comprennent notre situation », précise-t-il. Selon notre interlocuteur, l’absence de certaines commodités plombe le développement de Ari Wélé. « Le village s’agrandit chaque année et ce serait important d’avoir de l’eau potable, de l’électricité, une école pour les enfants ou encore un petit marché », a plaidé Mamadou Ndiaye.

Des pylônes électriques traversent le village

Plus de trois kilomètres de pistes vers le nord. Nous voilà à Toufndé Baali. Situé dans la commune de Gamadji Saré, ce village a un mode de vie similaire à celui de Ari Wélé. L’absence d’électricité, de case de santé, de commerces ou encore d’eau potable en quantité sont les maux des populations qui y vivent.

Séparé en deux par le bras du fleuve Gayo, Toufndé Baali est un village de cultivateurs, éleveurs et pêcheurs, très attachés à leurs traditions. Toutefois, un vent de renouveau semble souffler sur cette partie du département de Podor, avec des jeunes, conscients des urgences de l’heure. « Nous sommes des Sénégalais et nous devons aspirer à une vie meilleure. Nous ne pouvons plus continuer à vivre comme nos arrières grands-parents », fulmine Saïdou Mamadou Dia. Natif de Yaoundé Baali, le jeune homme est animateur dans une radio communautaire à Ndioum. Il est aujourd’hui le symbole de cette jeunesse qui fait bouger les lignes, à travers ses initiatives. Pour lui, le développement ne peut se faire sans infrastructures et des investissements lourds. « On nous parle de développement, alors que dans ce village, nous ne disposons pas suffisamment d’eau potable, d’électricité, de case de santé ou encore de commerces. Quel développement voulons-nous alors ? Avec une telle situation, c’est un paradoxe de parler de développement », fustige-t-il. Toufndé Baali ne dispose pas d’électricité, alors que des pylônes électriques traversent la localité pour alimenter une station de pompage située à moins de dix kilomètres. « Le courant est au-dessus de nos têtes, mais nous ne pouvons pas en bénéficier. Il suffit juste de tirer un câble pour alimenter tout le village », soutient Saïdou Mamadou Dia.

La situation affecte également les nombreux élèves de cette localité. Pour apprendre la nuit, ils utilisent des lampes-tempête avec leurs nombreuses conséquences. Les plus chanceux peuvent compter sur les téléphones portables de leurs parents. Mais pour combien de temps ? Au niveau de la mairie de Ndioum, le cas de Toufndé Baali est bien connu des autorités. « La situation de ce village est assez complexe. Comme vous le savez, Toufndé Baali se trouve dans la commune de Gamadji Saré. Et c’est cette municipalité qui a les prérogatives pour agir en sa faveur. La mairie de Ndioum n’a pas les compétences pour traiter ce cas, dans la mesure où le village en question ne se trouve pas dans son espace communal. Toutefois, nous pouvons les appuyer, car ce sont également nos parents qui y vivent », a fait savoir Oumar Diaw, premier adjoint au maire de Ndioum.

Source : Le Soleil

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