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Baya Bathily:Une cordonnière bien dans ses pompes

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« Le cordonnier est souvent mal chaussé », a-t-on coutume de dire. Cet adage ne sied pas à Baya Bathily. La cordonnière est bien dans ses pompes. Dans le métier depuis 2014, elle a su avancer la tête haute avec sa motivation en bandoulière.

Baya Bathily reçoit ses clients dans sa boutique située à Ouest Foire. Le lieu est cosy avec une lumière tamisée rendant le cadre plus chaleureux. Dès l’entrée, la touche d’africanité présente dans tous les coins et recoins donne tout de suite un air familier. Les tableaux d’art accrochés aux murs rappellent le passé de galeriste de la cordonnière et son amour pour l’africanité. Elle est présente dans tous les rayons. A première vue, les sacs et chaussures soigneusement rangés sur des étagères peuvent sembler ordinaires. Mais il faut regarder de plus près pour voir la touche d’africanité.

Du bogolan au wax en passant par le pagne baoulé, Baya transforme ces tissus bien de chez nous en accessoires de tous les jours. A travers la cordonnerie et la maroquinerie, la propriétaire de ‘Baya Design’ propose à ses clients une touche d’originalité. Des chaussures en passant par les sacoches ou encore sets de bureau, la cordonnière éprouve du plaisir à customiser et confectionner ces produits bien de chez nous.

La cordonnerie, la bonne pointure 

«C’est une profession noble et passionnante », affirme la cordonnière avec enthousiasme. Crée en 2019, Baya Design offre un large choix à ses clients. «Nous fabriquons des sacs, des chaussures, des sneakers, des sandales, des talons, des bracelets, des ceintures, des sets de bureau, des agendas. Les bracelets sont à 7.000FCfa, les sacs entre 40.000FCfa, 100.000FCfa et les chaussures entre 27.500FCfa, 75.000FCfa, 100.000FCfa »,  a détaillé l’entrepreneure.

Baya Design fait aussi dans le recyclage de sacs et de chaussures. « Nous avons tous un sac, une chaussure qui a une valeur sentimentale. Nous leur donnons une seconde vie en apportant notre touche soit avec du cuir, du pagne, du bogolan, du wax », a expliqué la cordonnière.

C’est dans ce milieu pour le moins atypique que Baya Bathily a trouvé chaussure à son pied. Après un parcours scolaire où elle a longtemps trébuché, la trentenaire change de voie. Elle passe de petits boulots à petits boulots. Après cette traversée du désert, Baya Bathily décide enfin de se laisser guider par sa passion. Ses pas la mènent dans la customisation en 2014. Le fait de personnaliser ses chaussures est une manière pour cette taekwondoïste d’apporter sa touche.

La bricoleuse ne s’arrête pas en si bon chemin. C’est à Médina qu’elle pousse sa curiosité. Réputé accueillir divers corps de métiers, la jeune femme se rend à la rue 11 pour apprendre la cordonnerie. De 2014 à 2019, la résidente de Golf va à Médina pour y apprendre le métier avec ses aléas.

Bien dans sa tête, bien dans ses pompes !

L’intégration dans ce milieu a été un véritable parcours du combat. A ses débuts, la femme aux formes callipyges et au style dreadlocks a dû convaincre les siens. «J’avais des problèmes  avec la famille à cause des préjugés d’autant plus que c’est un métier réservé à une certaine caste», a révélé la cordonnière. Mais il en faut plus pour décourager cette femme déterminée. Quelques arguments pour convaincre et l’affaire et dans le sac !«Je leur ai fait comprendre que c’était une passion. La preuve, Baya est ma plus grande fierté», s’enorgueillit-elle.

« J’ai toujours su où je voulais aller et ce ne sont pas les préjugés qui vont m’arrêter », dit-elle d’un ton dur. La preuve, la trentenaire n’a jamais fait attention aux regards des autres sur sa profession. A ses débuts à Médina, les clients s’arrêtaient pour la voir à l’œuvre. «Certains voulaient même prendre une photo car c’était une première pour eux. Il n’y avait rien d’extraordinaire pour moi car c’est un métier comme un autre », avoue-t-elle un sourire en coin.

La trentenaire ne veut pas seulement s’arrêter à la cordonnerie, la maroquinerie et la customisation. Son plus grand défi est de pousser les femmes à embrasser cette profession. Pour cela, Baya Design appelle ses sœurs à se débarrasser de tout complexe. Il est important selon elle de foncer et d’oublier les préjugés afin d’avancer sereinement. « Je veux vraiment former les femmes d’ici  quatre ans dans ce métier », plaide-t-elle. Comme pour le choix de sa profession, il faut de l’audace !

Source : Le Soleil

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