Sur une superficie de 216 hectares, dont 90 réservés aux espaces verts, le projet de Ville verte du Lac Rose marque une nouvelle ère dans l’aménagement urbain au Sénégal. Porté par la Délégation générale à la promotion des pôles urbains (Dgpu) et le groupe Casa Orascom, ce programme de plus de 700 milliards de FCfa ambitionne de faire du Lac Rose un modèle africain de développement durable.
Pendant longtemps, le pôle urbain du Lac Rose figurait dans les plans d’aménagement sans qu’un projet concret ne voie le jour. Cette fois, le chantier est bel et bien lancé. Selon Abdou Kane, directeur général de Casa Orascom Sénégal, «la Ville verte est un projet innovant et écologique, pensé pour concilier modernité, inclusion sociale et respect de l’environnement». S’étendant sur 216 hectares, la future cité proposera 18.000 logements, dont 40 % à vocation sociale, intégrés à des espaces verts, des infrastructures modernes et des zones économiques.
D’un coût global estimé à près de 700 milliards de FCfa, le projet sera exécuté sur une période de cinq à sept ans. « Notre objectif est d’offrir des logements accessibles et durables, tout en créant des emplois directs et indirects dans le bâtiment, les services et la gestion urbaine », explique Abdou Kane. Le site du Lac Rose, reconnu pour sa richesse écologique, fait l’objet d’une attention particulière. Une étude d’impact environnemental complète, validée par le ministère de l’Environnement, a été réalisée. Le projet prévoit de préserver l’écosystème fragile du lac, de replanter des filaos sur la bande côtière et d’utiliser des matériaux de construction durables.
La Dgpu, cheville ouvrière du projet « Il s’agit de construire une ville tout en renforçant la forêt de filaos et en y introduisant des espèces plus nobles, notamment des arbres fruitiers et artistiques. La Ville verte du Lac Rose incarne une nouvelle vision de l’habitat », souligne M. Kane. L’éclairage public reposera principalement sur les énergies renouvelables, avec un recours massif à l’énergie solaire et à des systèmes d’éclairage écologiques. Dans un contexte de forte pression foncière, les concepteurs du projet ont choisi de préserver une large zone boisée. « Nous avons déjà 90 hectares de forêt que nous allons protéger. Mieux encore, nous y ajouterons 15 hectares supplémentaires grâce au verdissement et à l’arborisation des voies.
À terme, nous disposerons d’environ 105 hectares d’espaces verts », détaille le directeur général de Casa Orascom. La Dgpu agit comme le bras technique et institutionnel de l’État dans ce projet. Son rôle consiste à coordonner les démarches administratives et environnementales, garantir la conformité aux normes et accompagner le promoteur tout au long de la mise en œuvre. Selon son délégué général, Bara Diouf, la Dgpu s’est engagée dans ce programme pour promouvoir une nouvelle génération de villes durables basées sur la sobriété énergétique, la gestion intégrée des ressources et la qualité de vie.
« Le Pôle urbain du Lac Rose, grâce à la Ville verte, est appelé à devenir une référence nationale et régionale en matière de transition écologique», affirme-t-il. Pour Bara Diouf, la pertinence du projet réside dans son alignement avec la Vision Sénégal 2050 et les objectifs du Programme de transformation nationale. Face à l’urbanisation rapide, à la pression foncière et aux défis environnementaux, l’État mise sur des pôles urbains modernes et inclusifs. La Dgpu a d’ailleurs conduit une mission en Égypte, à El Gouna – une cité écologique développée par Casa Orascom – afin de s’inspirer de ce modèle. Cette expérience a conforté les autorités dans leur volonté d’implanter une ville verte au Lac Rose.Pour Bara Diouf, délégué général aux pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose, la pertinence du projet est à chercher dans le fait que le Sénégal est à un tournant majeur de son développement urbain.
Un tournant majeur
« Face aux défis de l’urbanisation rapide, de la pression foncière et des exigences environnementales, l’État a entrepris, à travers la Dgpu, une politique volontariste visant à promouvoir des pôles urbains modernes, durables et inclusifs », a-t-il soutenu. C’est dans cette dynamique, a-t-il dit, qu’il faut prendre « le projet de Ville verte » aux abords du Lac Rose, porté par la société Casa Orascom Sénégal, un acteur international reconnu dans le développement de villes verte. « Ce projet s’inscrit dans la vision d’un Sénégal vert, résilient et prospère, où les villes deviennent des leviers de la transition écologique, de la croissance économique et du bien-être social. La Dgpu, en tant que maître d’ouvrage délégué pour l’État du Sénégal, joue un rôle central dans l’accompagnement, la régulation et la mise en œuvre de ce projet. Cette approche peut aider à repenser les concepts de villes durables et écologiques. Ces types de projets contribuent à mieux organiser et structurer l’espace et une meilleure politique de protection de l’Environnement », a indiqué Bara Diouf.
Sur une superficie de 216 hectares, la ville combinera des logements à usage mixte, des équipements publics, des infrastructures modernes et des espaces verts, dans une logique de durabilité et de sobriété écologique. D’ailleurs, a-t-il indiqué, les premières infrastructures de ce projet qui sortiront de terre vont bénéficier aux populations locales. Il s’agit d’un centre de Santé pour améliorer la prise en charge des malades, d’une mosquée et surtout d’un centre de de formation des jeunes pour leur doter des capacités afin qu’ils s’insérent dans le marché du travail. « L’objectif est de faire du Pôle urbain du Lac Rose un pôle d’excellence en matière d’urbanisme durable. Il incarne la volonté du gouvernement de promouvoir un développement urbain intelligent, capable de concilier croissance économique, inclusion sociale et respect de l’environnement », a-t-il poursuivi.
Source : Le Soleil
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