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Cri du cœur des thiak-thiak: « On doit nous respecter »

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Disponibles presque partout au Sénégal, les conducteurs de motos-taxis, encore appelés djakartamen ou thiak-thiak, témoignent qu’ils ne se sentent pas à l’aise dans l’exercice de leurs activités à cause des agressions, des accidents de circulation, de l’insécurité routière, entre autres. Afin d’en savoir davantage sur leur vécu, la Rédaction de Sen-Quotidien est allée à leur rencontre.

A la recherche des conducteurs de motos-taxis, nous avons déambulé dans les rues de la capitale. Notre randonnée nous a ainsi conduits à l’arrêt Saloum-Saloum situé à côté de la station du BRT de la Sicap Liberté VI. Nous avons interrogé l’un d’eux. C’est un jeune qui s’appelle Omar Sèye. Assis sur un banc prés de sa moto qu’il surveille dans l’attente d’un client,il se confie : « C’est un travail très risqué, mais nous rendons Grâce à Dieu car nous travaillons à la sueur de nos fronts alors que nous pouvions être là à agresser les gens, à mendier ou même à voler les biens d’autrui. Beaucoup de gens ne nous prennent pas au sérieux. Ils nous traitent de tous les noms ».

Par ailleurs, Omar Sèye déplore le comportement des autres usagers sur la route, notamment les chauffeurs de bus et de taxis : « Ils nous font beaucoup de mal sur les routes alors que c’est eux les fautifs. Ils connaissent le code de la route, mais ne le respecte pas. Certains roulent comme ils veulent, d’autres roulent dans la même direction et ne veulent pas nous céder le passage pour nous permettre d’aller vite en nous faufilant entre les voitures en cas d’embouteillage. Nous sommes là pour travailler et non pour créer des problèmes. Tout ça doit être réglé », insiste Omar.

De son côté, Aly Seck partage les propos de Séye, tout en lançant un appel pour la réduction du coût du matériel et du carburant. « Le matériel coûte très cher, surtout que, pour le confort de nos clients, nous avons besoin de changer de moto tous les trois mois ». A ce sujet, il explique : « Nous préférons changer de moto chaque trois mois pour plus d’efficacité afin d’éviter certaines pannes successives qui mettent souvent à l’arrêt nos activités ».

Parlant des contrôles effectués sur la route par les policiers, il signale : « Une fois qu’ils confisquent la moto, que ça soit pour le non-respect de la circulation ou pour des papiers incomplets, ils nous demandent de l’argent. Jusqu’à 2000 Fcfa, voire 5000 Fcfa pour la récupération. Quand ça arrive, nous rentrons les mains vides. Vraiment, ce n’est pas facile. Ce sont des règles à revoir », déclare Aly avec beaucoup d’amertume. 

« La circulation est vraiment difficile. Nous rencontrons beaucoup de violences routières surtout avec les chauffeurs de taxis de couleur « jaune-noire ». C’est comme si nous étions leurs ennemis », conclut le jeune conducteur.

Venant tout juste de se garer, Pape Diop lance : « On doit nous respecter. « Vu notre efficacité nous participons vraiment au développement du pays. Je vais dire à 100%. Même l’Etat le sait. Les thiak- thiak sont très efficaces. Ici à Dakar, nous livrons des colis en moins de vingt minutes, c’est un travail remarquable que beaucoup de gens sous-estiment », affirme Pape Diop. Il conseille à ses collègues de ne pas rouler sans permis de conduire. «Débrouillons-nous à obtenir tous les papiers nécessaires pour travailler en paix. Surtout, faisons preuve de responsabilité et soyons prudents sur les routes ».

Espérons que ce cri du cœur sera entendu aussi par les autorités publiques que par les usagers de la route. Toutefois, les jeunes conducteurs rencontrés à l’arrêt Saloum-Saloum ne cessent de lancer un appel pour plus de respect et de considération envers leur métier. En plus, ils demandent aux forces de sécurité routière de veiller davantage à la régulation de la circulation.

M.C. FAYE

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