Pierre Laurent alias “Dadou” vient de décrocher le titre mondial de jiu-jitsu brésilien à 65 ans, dans la catégorie des moins de 100 kg, une victoire considérée comme un authentique exploit pour ce pilier du Bokk olympique de Dakar, installé depuis 1983 au Sénégal, son pays d’adoption qu’il honore ainsi au plus haut niveau.
Il a décroché ce titre mondial lors du prestigieux World Masters de Las Vegas (Etats-Unis), une compétition vétéran au monde avec 14 000 participants, qui s’est déroulée du 28 au 30 août derniers.
Il avait déjà remporté les couronnes européenne et nord-américaine, dans une catégorie où la plupart des combattants dépassent les 100 kg, lui en a 91.
”Je me sens plus mobile dans cette catégorie. C’est là que je peux m’exprimer le mieux”, a expliqué à des médias celui qui officie comme directeur au sein du Terrou-Bi, un établissement hospitalier dakarois.
En demi-finale, il a construit sa victoire sur l’expérience, la stratégie et la passion, appliquant un plan de jeu millimétré, qui a fonctionné comme “une véritable démonstration de rigueur tactique”, face à un adversaire imposant, selon des observateurs.
Il a ensuite confirmé sa domination en finale, “avec calme et lucidité, exploitant une mise au sol voulue par son adversaire pour prendre le dessus là où il est le plus à l’aise : au sol”.
Né en 1960 et installé au Sénégal depuis 1983, Pierre Laurent incarne un parcours à la fois personnel et sportif jugé hors du commun.
En plus de ses responsabilités professionnelles, il s’est imposé comme une figure passionnée du jiu-jitsu brésilien, discipline à laquelle il consacre tout son temps libre.
Mari, père et grand-père, Dadou est un homme profondément enraciné dans la terre sénégalaise et considère le Sénégal comme son pays de cœur.
Derrière cette réussite, il y a “Bokk olympique de Dakar”, un club emblématique de jiu-jitsu situé sur la corniche dakaroise.
“Dadou” y trouve une communauté soudée, un environnement propice à l’apprentissage, et surtout des coachs d’exception, dont un expert du combat au sol, un ex-judoka, maître dans l’art du combat debout et des saisies. Sans compter un troisième intervenant qui apporte un complément technique jugé précieux.
Ce trio forme un encadrement de haut niveau, où rigueur, discipline et respect sont les maîtres-mots.
“Le BOKK, ce n’est pas seulement un club. C’est une école de vie”, a l’habitude de dire “Dadou”.
Avec 25 à 30 pratiquants par séance, le Bokk olympique de Dakar propose un enseignement individualisé, presque familial, sans rien sacrifier à l’exigence technique.
Il est considéré comme une différence notable par rapport aux grandes structures internationales, mais une force pour ceux qui y trouvent leur place.
Plus qu’un champion, Pierre Laurent est présenté comme un modèle de persévérance et d’engagement, un exemple vivant de l’adage selon lequel l’âge n’est pas une barrière.
Son exemple témoigne aussi de ce que “l’attachement à un pays peut devenir un moteur, que la passion, encadrée par la rigueur, peut mener aux sommets”, indiquent des observateurs.
“Son parcours inspire la jeunesse, prouve que l’excellence peut naître dans des cadres modestes mais exigeants, et rappelle que le sport reste un formidable vecteur de lien, d’identité et de dépassement de soi”, ajoutent-ils.
Source : APS
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