Deux ouvrages de l’écrivain Boubacar Boris Diop que les éditions “Flore Zoa” vient de rééditer, dont “Le cavalier et son ombre”, ont été présentés au public à Dakar, en vue de leur vulgarisation à l’échelle de l’Afrique.
L’ouvrage intitulé “Les petits de la guenon”, une version française de “Doomi golo”, est l’un de ces deux ouvrages réédités.
“Ce sont deux livres intéressants, car l’un, je l’ai écrit directement en français, ‘Le cavalier et son ombre’, paru pour la première fois en 1998, et l’autre en wolof, ‘Les petits de la guenon’, paru en 2009. C’est pour permettre la promotion et la vulgarisation de ces œuvres qui sont écrites soit en français, soit en wolof […]”, a expliqué l’écrivain.
“J’apprécie beaucoup ces rééditions, car ces livres sont au fond rapatriés. Ils sont réédités à un coût tout à fait raisonnable, et cela permet à des jeunes Africains d’y accéder”, a-t-il dit mercredi lors d’une rencontre de dédicace de ces livres, organisée pour marquer les 44 ans de carrière de l’écrivain.
Boris Diop souligne que réécrire l’ouvrage comme “Les petits de la guenon” lui a permis de redécouvrir sa langue maternelle qu’est le wolof.
“J’ai commencé le livre ‘Le cavalier et son ombre’ dans une période difficile au plan personnel. Et lorsque j’ai commencé à l’écrire, j’ai décidé, en quelque sorte, d’être heureux. C’était un texte qui se voulait très drôle au départ”, a fait valoir l’auteur, classé dans le courant du militantisme linguistique panafricain.
La plume de Boubacar Boris Diop, “c’est un peu le fil rouge de toute son œuvre, qui est abordée dans ‘Le cavalier et son ombre’ à travers le conte et sa métaphore”, a analysé le professeur de littérature et civilisations africaines à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), Ibrahima Wane.
Il soutient que dans le livre “Les petits de la guenon”, la touche de l’auteur se manifeste à travers ”la lettre”, mais aussi ”la chronique urbaine et orale dans un dialogue entre les textes et la voix qu’il matérialise”.
“Deux questions également intéressantes dans l’écriture de Boris Diop, c’est l’intertextualité. Son texte est toujours en dialogue avec l’ensemble de la littérature et une autre version de ce dialogue, c’est l’intermédiarité”, a expliqué M. Wane.
“Le cavalier et son ombre”, un livre de plus de 250 pages, demeure une puissante médiation sur le rôle de l’art face au silence, au trauma et à l’indicible.
“Les petits de la guenon” est une œuvre de plus de 450 pages, abordant des thèmes fondamentaux comme l’exil, la crise des valeurs et la nécessité de l’héritage.
Source : APS
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