Un
récent rapport annuel du Ministère français des Armées a mis en lumière le
volume des exportations d’armement vers le continent africain. Le rapport
révèle que le Maroc se positionne comme le principal client, suivi du Sénégal.
L’année
2024 s’est conclue sur une performance remarquable pour les exportations
d’armement de la France : 18
milliards d’euros de commandes enregistrées, selon le ministre des Armées,
Sébastien Lecornu, lors d’une conférence de presse à Paris. Ce chiffre
impressionnant fait de 2024 la deuxième meilleure année de l’histoire, juste
derrière 2022 où le record de 27 milliards avait été atteint grâce à un contrat
monumental avec les Émirats arabes unis pour 80 avions Rafale. Cette
progression spectaculaire contraste fortement avec les 8,2 milliards de ventes
réalisées en 2023.
Les exportations françaises d’armes permettent non
seulement de financer la modernisation de l’équipement national, mais également
de créer des emplois dans l’ensemble du territoire français. Cependant, le marché de l’armement est
particulièrement compétitif. Pour conserver son avance, la France doit non
seulement innover dans des secteurs de rupture, tels que l’intelligence
artificielle, mais aussi répondre rapidement aux attentes des clients en termes
de délais et de coûts.
En ce qui concerne le volume
des exportations d’armement vers le continent africain, un rapport publié la
semaine dernière par le Ministère français des Armées révèle que le Maroc est
le principal client sur le continent africain, suivi du Sénégal.
L’analyse de ce rapport
indique que les chiffres présentés concernent les livraisons effectuées en
2023. La forte demande sénégalaise s’explique en partie par la présence
continue de la marine française dans le Golfe de Guinée. Cette présence
militaire permet de lutter contre différents trafics, notamment la pêche
illégale et le trafic de migrants à travers l’émigration clandestine devenue
une activité juteuse. Toute chose qui justifie, selon les experts, la poursuite
des ventes d’équipements militaires à ce pays. L’acquisition récente de trois
patrouilleurs OPV 58 par le Sénégal illustre cet engagement dans la
sécurisation de ses côtes.
Le ministre des Armées
affiche un optimisme certain pour 2025, qui pourrait devenir une année
record. La signature de contrats
prometteurs, comme la vente de 14 hélicoptères Caracal à l’Irak, montre
que l’élan des exportations françaises ne faiblit pas. Les équipements phares
tels que les frégates, les systèmes anti-aériens ou encore les radars de
nouvelle génération continueront d’attirer les acheteurs étrangers.
Par ailleurs, le rapport
mentionne d’importantes commandes angolaises, d’une valeur de 400 millions
d’euros. Ces acquisitions, similaires à celles du Sénégal, visent à renforcer
la sécurité maritime dans le Golfe de Guinée. Elles incluent des corvettes, des
patrouilleurs, des trimarans et des bâtiments de débarquement, et s’inscrivent
dans une collaboration régionale plus large, notamment à travers l’exercice
militaire Grand African Nemo.
Avec le retrait annoncé des
troupes françaises de certaines régions d’Afrique, n’y a-t-il pas lieu d’être
moins optimiste pour les ventes françaises à destination de pays comme le
Sénégal ? Ce pays s’engage, en plus, dans une dynamique de diversification
de son partenariat en matière de coopération, y compris celle militaire.
Cette tendance, à n’en pas douter, sonne le glas du quasi monopôle détenu par
la France en matière de vente d’armes au Sénégal.
En d’autres termes, il
s’agit, pour la France, de penser d’ores et déjà à l’impact que va produire le
retrait de ses troupes en Afrique sur les ventes d’armes à destination des pays
concernés.
Amadou Bamba NIANG
Laisser un commentaire