Les présidents des trois pays de l’AES. De gauche à droite: le général Assimi Goïta du Mali, le général Tiani du Niger et le capitaine Ibrahima Traoré du Burkina Faso |
La déclaration de retrait irréversible de la CEDEAO, rendue
publique par les pays l’Alliance des États du Sahel (AES) à la veille du sommet
du sommet des chefs d’Etat de dimanche dernier pour se pencher sur la question,
est un pied de nez à l’organisation communautaire qui croyait le contraire et
compter sur la mission de bons offices confiée au président du Sénégal, Bassirou
Diomaye Faye.
C’est une vaine médiation que
le président sénégalais mène depuis cinq mois, les pays de l’AES sont restés
sourds à tout appel de renoncement à leur décision de sortir de la CEDEAO. Le
processus de départ de l’organisation communautaire est irréversible, ont-ils
tenu à dire haut et fort, dans une déclaration rendue publique le vendredi 13 décembre
2024, fauchant l’herbe sous les pieds des chefs d’Etat de ce qui reste de la
CEDEAO qui avaient déjà prévu de se réunir hier dimanche, 15 décembre 2024,
pour statuer sur la question, plus précisément pour acter le départ des trois
pays dirigés par des juntes militaires ayant accédé au pouvoir non par des
urnes, mais par coup d’état.
Au regard des textes de la
Cédéao, le départ des trois pays devient effectif un an après son annonce, donc
en janvier 2025. Le vin étant tiré, il faut le boire jusqu’à la lie. Et de
ce point de vue, les trois pays de l’AES sont clairs dans leur déclaration
issue d’une réunion ministérielle à Niamey, vendredi dernier : « Tout en
rappelant la décision irréversible des États de la Confédération de retrait de
la Cédéao, les ministres engagent (…) à poursuivre les réflexions visant à
convenir des modalités de sortie dans l’intérêt des populations de la
Confédération », précisent-ils.
Il est temps qu’au niveau de
la CEDEAO on se décide à affronter la réalité de cette rupture qui aura des
conséquences économiques sociales et diplomatiques dont il faut d’ores et déjà commencer
à penser aux mesures nécessaires pour amoindrir les effets sur les populations.
En tout cas, du côté de l’AES
on se structure, allant jusqu’à envisager la création d’une monnaie commune,
pendant qu’à la CEDEAO, c’est la tergiversation.
Seydou DIARRA
Laisser un commentaire