Home À la une Journée dédiée aux Martyrs, ex-détenus politiques, familles des victimes et blessés de la période 2021-2024 :L’événement tourne au énième one-man-show du Premier ministre
À la uneActualité

Journée dédiée aux Martyrs, ex-détenus politiques, familles des victimes et blessés de la période 2021-2024 :L’événement tourne au énième one-man-show du Premier ministre

Partager
Partager

Difficile pour Ousmane Sonko de faire le départ entre le Premier ministre chef de gouvernement et le partisan, chef du Pastef. Du haut de la tribune de la journée dédiée aux martyrs des événements politiques de la période 2021-2024, il a servi un discours qui en dit long sur l’allure du président de Pastef toujours en campagne électorale permanente pour le poste de président de la République, bien qu’actuellement Premier ministre et chef du gouvernement de tous les Sénégalais.

« Chers compatriotes, frères et sœurs de douleur et d’espérance, familles endeuillées dont le cœur saigne encore, ex-détenus politiques dont l’esprit n’a jamais été capturé, blessés courageux qui portez dans votre chair la vérité de notre histoire…» ainsi le Premier ministre, Ousmane Sonko, a-t-il débuté son allocution.

 S’adressant ensuite aux parents des martyrs, il leur dit : «Vos enfants ne sont pas morts pour rien. Ils ont été victimes d’un système qui a choisi la répression au lieu du dialogue. La justice, la vraie, viendra. L’État veillera à ce que les responsabilités soient établies et que chaque dossier soit élucidé. Nous vous devons la vérité. Nous vous devons un pays digne du sacrifice de vos enfants ».

Un peu plus loin lors de ce one-man-swhow, il dira aux parents des martyrs : « Aujourd’hui, le Sénégal s’arrête, se recueille et se souvient. Nous nous souvenons de chaque visage, de chaque nom, de chaque vie interrompue ou brisée. Ces jeunes, ces étudiants, ces citoyens de tous bords sont sortis dans les rues, non par violence, mais par amour viscéral pour leur pays et par refus absolu de l’injustice. Leur seule arme était leur droit, leur seul bouclier était la Constitution ».

S’adressant aux ex-détenus et aux blessés lors de la répression, le Premier ministre lance ce message : « Aux ex-détenus politiques et aux blessés revenus des ténèbres, à vous dont le corps raconte l’histoire mieux que n’importe quel commentaire, vous êtes les drapeaux vivants de la résistance sénégalaise”.

Est-ce le Premier ministre qui parle ainsi ? Ousmane Sonko précise : «Aujourd’hui, je ne vous parle pas seulement comme Président de Pastef ou Premier Ministre. Je me tiens devant vous comme un frère marqué, façonné par les mêmes larmes, les mêmes injustices, le même rêve brisé et reconstruit » Nous sommes réunis pour honorer ceux qui ne reviendront plus, ceux dont les rires ont été étouffés par la brutalité d’un système qui a voulu écraser un peuple debout… »

Quand le président de Pastef se substitue au Premier ministre…

Comme il fallait s’y attendre, malgré le caractère officiel qu’on a voulu donner à cet événement qu’on a voulu de portée nationale, son caractère partisan apparaît. Chassez le naturel, il revient au galop !Le président du parti Pastef se substitue rapidement au Premier ministre et le discours change de ton et d’orientation :« Chers compatriotes, Pastef n’est pas né dans un bureau climatisé pour une ambition politicienne, il est né d’un cri. Un cri poussé dans les diasporas, les quartiers populaires, les campagnes, les consciences réveillées d’une jeunesse qui refusait la résignation ».

Et le président de Pastef de poursuivre ainsi : « Notre mouvement a grandi, porté par une idée simple mais révolutionnaire : démarchandiser la politique et construire un Sénégal gouverné par et pour ses fils et ses filles, selon des principes intangibles de travail, d’éthique et de fraternité, dans la justice, la transparence et la souveraineté.

Persécutés pour ces idées, nous avons été dissous, arrêtés, diffamés, emprisonnés, insultés, calomniés, tués. Mais chaque oppression a renforcé notre conviction. En emprisonnant nos corps, ils ont libéré nos consciences. Nous étions un cri du peuple ; nous sommes devenus son espoir, puis son choix. »

Promesse de justice et de vérité

« Mon engagement est né d’un serment de ne jamais supporter l’injustice. » rappel Ousmane Sonko, le Premier ministre et président de Pastef qui n’a pas raté l’occasion d’évoquer sa candidature en 2029 en des termes assez crus : « Personne ne peut m’empêcher d’être candidat en 2029 ».

Candidature à faire passer au forceps ou y a-t-il bien une stratégie pour amener la justice à laver plus blanc que les juges qui l’avaient condamné dans l’affaire qui l’opposait à Mame MBaye Niang ? Wait and see. 

M.C. FAYE

Partager

Laisser un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ne manquez pas

Déclaration forte du ministre mauritanien des mines et de l’industrie à l’IMC au Maroc : « Les pays africains doivent reconsidérer leurs politiques dans le domaine des mines »

Ouvert le lundi dernier, 24 novembre, la 2è édition du congrès international des mines, (appelé sous l’abréviation IMC en anglais) doit prendre fin...

Présidentielle de dimanche dernier en Guinée Bissau : En attendant les résultats officiels, deux vainqueurs autoproclamés

La Mission d’observation électorale de la Cédéao, dirigée par l’ambassadeur Issufu Baba Braimah Kamara, a constaté le bon déroulement du scrutin à Bissau,...

Related Articles

Le responsable du coup d’état manqué au Bénin réfugié au Togo : Son extradition demandée par Cotonou

L’agence Reuters, citant des sources béninoises, rapporte que Pascal Tigré, l’officier qui...

Putsch avorté au Bénin : le commandant de la Garde républicaine raconte les faits

Dans un entretien accordé à RFI, le commandant de la Garde républicaine...

Préparatifs du lancement du Laboratoire d’Innovation Financière : La BCEAO organise aujourd’hui un atelier pour son opérationnalisation

Les préparatifs pour le lancement du Laboratoire d’Innovation Financière vont bon train....