La journée internationale de la femme rurale, célébrée ce jeudi 16 octobre, à Dakar, a été l’occasion pour la Fondation Batonga de la star béninoise Angélique Kidjo et la Fondation Mastercard de mettre en lumière le rôle crucial des femmes rurales dans la croissance économique et rappeler la nécessité d’investir dans leur autonomisation. La rencontre a permis aussi de faire le bilan de leurs actions en faveur des femmes rurales dans les régions de Sédhiou et de Kolda.
Le rôle et la place de la femme rurale a été dévoilé hier, à l’occasion de la journée internationale de la femme rurale. La Fondation Batonga et la Fondation Mastercard ont partagé les conclusions d’une étude commandée auprès de McKinsey sur la contribution des femmes rurales au Sénégal et sur le continent. Selon les données présentées, les femmes rurales sénégalaises représentent « 70 % de la main-d’œuvre agricole, 50 à 60% de l’élevage et de la production animale », a expliqué Ndeye Seynabou Diouf, responsable de Recherche à la Fondation Mastercard. Mais selon elle, ces femmes demeurent confrontées à des inégalités persistantes. « Les femmes rurales gagnent en moyenne 40 % de moins que les hommes pour les mêmes tâches. Ensuite elles sont moins susceptibles de posséder des terres ou des biens. 13 % de ces femmes n’ont pas de compte bancaire », dit-elle.
Pourtant, selon Mme Diouf, l’intégration des femmes rurales dans des secteurs comme l’agriculture, les services financiers ou le commerce pourrait générer des retombées économiques considérables. « L’étude de McKinsey nous a montré que si en Afrique, on facilite l’accès au marché, au travail à ces différentes femmes, elles peuvent contribuer à 5 % du PIB, soit 287 milliards de plus en Afrique. Cela permettrait d’avoir plus de 23 millions d’emplois créés. », insiste la chercheuse, tout en invitant à « investir massivement dans l’éducation et l’entrepreneuriat de ces femmes ».
Créée par la chanteuse béninoise Angélique Kidjo, la Fondation Batonga œuvre depuis plus d’une décennie pour l’autonomisation des jeunes filles et des femmes. Présente au Sénégal depuis 2021, elle intervient dans les régions de Kolda et Sédhiou. « Nous avons mis en place 103 cercles d’affaires et 42 clubs de leadership pour renforcer les capacités des jeunes filles âgées de 14 à 35 ans », a précisé Absa Gueye, directrice pays de la fondation.
Sa collègue Oumou Mbaye, cheffe de projet, a détaillé la démarche : « Nos programmes s’appuient sur des données fiables pour identifier les zones prioritaires et les filles les plus vulnérables. Dans les clubs, elles apprennent le leadership, la gestion financière, la santé reproductive et la citoyenneté ». Selon elle, grâce au programme, « 102 emplois directs créés » constitués de plusieurs intervenants pour accompagner les femmes rurales à avoir plus d’impact au sein de leur communauté.
Source : Le Soleil
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