A 42 ans, Kirsty Coventry est entrée dans l’histoire du sport mondial en devenant en mars 2025, la première femme à accéder à la tête du Comité international olympique (CIO), en plus d’être la première représentante du continent africain à occuper cette prestigieuse fonction.
De nationalité zimbabwéenne, celle qui succédé à Thomas Bach, ancien escrimeur allemand, est née en 1983 à Harare, dans une famille de sportifs. Elle peut se prévaloir d’être la première femme et première personnalité africaine à diriger l’instance suprême de l’olympisme.
Kirsty Coventry doit superviser la tenue, pour la première fois, des Jeux olympiques de la jeunesse en Afrique, plus précisément au Sénégal, en octobre 2026.
La nouvelle patronne du CIO a piqué le virus de la natation dès l’âge de deux ans, avant d’intégrer, à ses six ans, un club de natation de la capitale zimbabwéenne, signant ainsi le début de son aventure dans les bassins. A l’école, elle pratique d’autres disciplines comme le hockey sur gazon, la course de fond et le tennis.
Mais elle va choisir la natation au détriment des autres disciplines sportives. Dans les bassins, la jeune fille se fait remarquer par ses performances sportives.
En 2000, la carrière de Coventry va connaître un tournant, alors qu’elle participe pour la première fois aux Jeux olympiques à Sydney, en Australie, à l’âge de 16 ans.
En lice dans quatre épreuves, la jeune championne du Zimbabwe ne remporte aucune médaille, mais elle réussit la prouesse d’être la première nageuse de son pays à se qualifier à une demi-finale olympique.
Cette première expérience va créer un déclic dans la carrière de Kirsty Coventry, plébiscitée ”sportive de l’année” au Zimbabwe.
Grâce à ses performances aux JO de Sydney, sa carrière va évoluer d’un cran. Elle va émigrer aux États-Unis, où elle poursuit ses études universitaires (Université d’Auburn, en Alabama) et côtoie la crème de la natation mondiale en vue d’affiner ses techniques d’entraînement.
La course vers l’Or
Très rapidement, les premiers résultats sont au rendez-vous. Kirsty Coventry s’illustre aux Jeux du Commonwealth de Manchester (Royaume-Uni) en 2002, lors desquels elle décroche une médaille d’or dans l’épreuve du 200 m x 4 nage.
Deux ans plus tard, pour sa deuxième participation aux Jeux olympiques, à Athènes (Grèce), en 2004, elle réalise une prouesse pour son pays en s’adjugeant trois médailles, dont l’or au 200 m dos, devenant la première athlète du Zimbabwe à remporter une médaille d’or dans une épreuve individuelle.
Coventry entre définitivement dans l’histoire de son pays. A son retour d’Athènes, la reine des bassins reçoit un accueil digne de ce nom de la part de tout un pays.
Dans un entretien avec le site du Comité international olympique, la nageuse révèle que c’est lors de cet accueil qu’elle a mesuré la ”capacité phénoménale du sport à faire tomber les barrières et rapprocher les populations”.
Après sa prestation à Athènes, Kirsty Coventry va récidiver à Pékin (Chine), en 2008, en remportant à nouveau une deuxième médaille d’or dans l’épreuve du 200 m dos et trois autres médailles en argent.
Une reconversion à la vitesse de ses performances dans les bassins
La reine africaine des bassins va participer à deux autres olympiades en 2012, à Londres, et à Rio de Janeiro, en 2016.
Avant de terminer sa carrière, la septuple médaillée olympique commence sa reconversion sportive en intégrant les instances du mouvement olympique.
Elle se fait élire à la commission des athlètes du CIO en 2013. C’est le début d’une autre carrière dans les instances de l’olympisme mondial.
Kirsty Coventry connait une ascension fulgurante en 2018, en présidant la commission des athlètes.
A ce titre, elle intègre la commission exécutive du CIO de 2018 à 2021, avant d’être élue membre individuelle indépendante du CIO et réélue membre de la commission exécutive en 2023.
De retour au Zimbabwe, une fois sa carrière de nageuse terminée, Kirsty Coventry a été nommée ministre de la Jeunesse, des Sports, des Arts et des Loisirs. À ce titre, elle a légiféré contre les arrangements de matches, les abus et le harcèlement sexuel dans le sport. Elle a également fondé la Kirsty Coventry Academy qui a pour mission d’apprendre à nager aux enfants.
10e présidente du CIO, l’autre médaille d’or devant 6 adversaires
Le jeudi 20 mars 2025, à Costa Navarino, en Grèce, Kirsty Coventry crée la surprise lors de la 144e session du CIO, en se faisant élire, dès le premier tour du scrutin, 10e présidente du Comité international olympique et première femme présidente dans l’histoire mondiale de l’olympisme.
Elle avait en face le Prince Feisal Al Hussein, David Lappartient, Johan Eliasch, Juan Antonio Samaranch, Lord Sebastian Coe et Morinari Watanabe.
Elle succède ainsi à une longue lignée de dirigeants emblématiques : Demetrius Vikelas (1894-1896), Pierre de Coubertin (1896-1925), Henri de Baillet-Latour (1925-1942), J. Sigfrid Edström (Vice-président et président par intérim 1942-1946), J. Sigfrid Edström (1946-1952).
Il y a aussi Avery Brundage (1952-1972), Lord Killanin (1972-1980), Juan Antonio Samaranch (1980-2001), Jacques Rogge (2001-2013) et enfin Thomas Bach (2013-2025).
A l’issue de son élection, elle n’a pas caché son émotion et sa reconnaissance. ”Je suis extrêmement honorée et ravie d’être élue à la présidence du Comité international olympique. Je tiens à remercier sincèrement mes collègues pour leur confiance et leur soutien. La jeune fille, qui a commencé la natation au Zimbabwe, il y a tant d’années, n’aurait jamais pu rêver de ce moment”, a lâché Mme Coventry.
Elle a ajouté : “Je suis particulièrement fière d’être la première femme présidente du CIO, ainsi que la première originaire d’Afrique. J’espère que cette élection sera une source d’inspiration pour de nombreuses personnes. Aujourd’hui, un plafond de verre a été brisé et je suis pleinement consciente de mes responsabilités en tant que modèle”.
Pour le président sortant du CIO, Thomas Bach, l’élection de l’ancienne championne de natation du Zimbabwe traduit la mondialisation du mouvement olympique à travers ses 206 comités nationaux olympiques.
La nouvelle patronne du CIO a pris service le 23 juin 2025. Elle est attendue par le mouvement sportif mondial pour faire évoluer l’instance mondiale de l’olympisme dans plusieurs dossiers.
Depuis qu’elle a pris ses fonctions de présidente du Comité international olympique, elle a lancé une consultation baptisée ”Fit for the Future”, axée sur deux priorités majeures pour le CIO : organiser des Jeux olympiques exceptionnels et bâtir un monde meilleur grâce au sport.
Source : APS
Laisser un commentaire