À l’évidence, ceux qui incarnent actuellement le pouvoir au Sénégal sont relativement jeunes et fougueux par ricochet. Mais la valeur n’attend point le nombre des années dit un célèbre adage.
Au cœur de ce pouvoir Pastef, ça va actuellement dans tous les sens…Pour s’en convaincre, il suffit de visionner la vidéo- précision de Monsieur Ousseynou Ly, ministre – conseiller, porte parole de la Présidence de la République. Une sortie- polémique symptomatique du malaise ambiant. Devrait-on manquer autant de sérénité et de jugeote à ce niveau de responsabilité ?
Pourquoi ce haut- responsable du Palais a t-il pris la mouche aussi facilement ?
Pourquoi ajouter à la polémique dès lors que la toile a commencé à s’enflammer suite à son émission sur une télévision de la place ?
Le Président Macky Sall disait sous forme de boutade avec un brin de provocation que Pastef,c’est le parti des réseaux sociaux. Cela lui avait porté préjudice d’autant que la jeune formation politique née en 2014 avait par la suite connu une ascension fulgurante grâce en grande partie à la vitalité d’Internet et à la forte capacité de persuasion des Sénégalais de cette Diaspora estampillée 15 ème région du pays.
Visiblement, ce sont ces mêmes réseaux sociaux qui risquent de perdre Pastef. Il faut constater que certains hauts responsables de cette formation politique pas comme les autres manquent cruellement de sérénité au même titre que le militant lambda qui tire sur tout ce qui bouge.
À leur décharge, il ne faut pas oublier d’interroger l’histoire.
Pastef manque cruellement de ce que les spécialistes appellent trivialement la culture de l’Etat. Tout simplement parce qu’avant de toucher le Graal, Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko n’avaient pas connu le même parcours que Senghor, Abdou Diouf et Macky Sall tous habitués aux subtilités de la gestion des affaires publiques avant d’être propulsés à la plus haute charge de l’État. Forcément avec un pedigree institutionnel aussi rachitique, les hautes personnalités de l’actuel pouvoir sont obligées de se coltiner cahin- caha les rigueurs de l’apprentissage des réalités de l’ordre républicain. De ce point de vue, on peut comprendre certaines postures et autres attitudes atypiques notées ici et là. Il faut les gommer au plus vite car le temps leur est compté.
Ce pays est épuisant et désespérant à la fois.
Au-delà de la sortie hasardeuse de Monsieur Ousseynou Ly, que peut nous apporter ce débat stérile entre Pape Ngagne Ndiaye et les inconditionnels zélés de Sonko ? Que dalle ! Du reste, ce ping- pong verbal au ras des pâquerettes mobilise malheureusement une bonne partie de la bloggosphère. C’est terrible.
On se rend compte que les Sénégalais adorent se mouvoir dans le registre de l’émotion en désertant les chemins délicats de l’essentiel.
Or, aujourd’hui les préoccupations majeures sont plutôt liées aux urgences domestiques. On pense principalement à la relance économique. Il ya pourtant plusieurs lueurs d’espoirs que cette actualité People contre-productive est en train de polluer dangereusement.
Lorsqu’on nous apprend que le Sénégal est le 78 ème actionnaire de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement -BERD- , c’est important. Idem pour ces exportations du pays qui passent d’une valeur de 3223 milliards à 3909 milliards cfa à en croire le dernier bulletin de l’ANSD. Une hausse conséquente et sensible.
Dans un tel contexte, le tout nouveau plan de redressement proposé par le binôme au pouvoir semble rafraîchissant. Pourvu que les fruits soient le reflet de la promesse des fleurs. Le progrès collectif est à ce prix.
Par Mamadou Lamine DIATTA
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