Mahmoud Ali Youssouf a été élu, samedi dernier, nouveau président de la Commission de l’Union africaine pour un mandat de quatre ans. Avec 33 voix, le successeur du Tchadien Moussa Faki Mahamat a gagné devant ses autres concurrents : le Kenyan Raïla Odinga et le Malgache Richard Randriamandranto.
À l’issue de plusieurs tours d’un scrutin très suivi, le Djiboutien Mahmoud Ali Youssouf a été élu président de la Commission de l’Union africaine samedi dernier à Addis-Abeba (Éthiopie). Il a pu obtenir les deux tiers des voix qui sont requis. Selon les informations du site Confidentiel Afrique, M. Youssouf est passé avec 33 voix contre 26 pour le candidat kenyan, Raïla Odinga, qui était pourtant considéré comme un des favoris. «La machine diplomatique kenyane, trop optimiste, a perdu le vote de l’Afrique du Nord. Le rôle clé de Ghazouani (président mauritanien) et de l’Algérie de Tebboune a fait chuter les deux tiers des voix au profit du ministre djiboutien des Affaires étrangères. Madagascar a basculé du côté de Djibouti après le troisième tour qui l’a fait sortir du jeu», a écrit ce site d’informations.
Âgé de 59 ans, Mahmoud Ali Youssouf était aussi en compétition avec l’ancien ministre malgache des Affaires étrangères Richard Randriamandranto. Diplômé en langues étrangères appliquées, en gestion d’entreprise et en management, le Djiboutien a intégré le ministère des Affaires étrangères de son pays en 1992. Il a gravi tous les échelons jusqu’à devenir d’abord ministre délégué chargé de la Coopération internationale en 2001. C’est en 2005 qu’il a été nommé ministre des Affaires étrangères, poste qu’il occupe jusqu’à son élection à la présidence de la Commission de l’Union africaine. Cette longévité dans ce département lui a permis de connaître les enjeux de la présidence de cette institution de l’organisation continentale. Bien avant l’élection, il était l’un des candidats les plus en vue et présenté comme l’un des favoris avec le Kenyan Raïla Odinga. Avec ses 20 ans de présence à la tête de la diplomation djiboutienne, Mahmoud Ali Youssouf a contribué activement à façonner la politique étrangère de son pays et à promouvoir la coopération régionale en Afrique. Sa candidature à la présidence de la Commission de l’Ua était inscrite dans une démarche réfléchie -soutenue par les plus hautes autorités djiboutiennes- et s’appuie sur une vision ambitieuse pour le continent africain.
Au cœur de ses thèmes de campagne, Il y avait la question de la paix et de la sécurité en Afrique. Conscient des nombreux conflits qui ravagent le continent, notamment dans le Sahel, la Corne de l’Afrique et la région des Grands Lacs, il considère la stabilité comme une condition sine qua non pour le développement économique et social de l’Afrique. Sa carrière diplomatique lui a permis de jouer un rôle clé dans la médiation et la gestion de crises ; ce qui lui confère une compréhension profonde des dynamiques géopolitiques complexes. Soutenant l’initiative de «Faire taire les armes d’ici à 2030», M. Youssouf envisage ainsi de renforcer les mécanismes de gestion des conflits, en particulier le Conseil de paix et de sécurité de l’Ua, et d’apporter des approches innovantes pour anticiper les crises. Il a maintenant les pleins pouvoirs pour mettre en application les thèmes développés lors de sa campagne durant un premier mandat de quatre ans.
Source : Le Soleil
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