Le gouvernement a prévu un budget de 130 milliards de FCFA pour la campagne agricole 2025-2026, a t-on appris mardi, lors d’un Conseil interministériel sur l’agriculture présidé par le Premier ministre Ousmane Sonko.
”Pour les mesures concernant la nouvelle campagne agricole 2025-2026, on va allouer un budget prévisionnel de 130 milliards avec, entre autres, 63 milliards axés sur les engrais, 42,2 milliards sur les semences’’, ont indiqué les services du ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage.
Il s’agit du deuxième Conseil interministériel sur le secteur agricole, après le premier qui s’est tenu le 24 mars 2025.
L’objectif est, selon Mabouba Diagne, ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage, d’améliorer de manière ‘’durable’’ le secteur agricole et ses différentes filières.
”Nous devons aborder la prochaine campagne avec méthode et innovation. Une innovation qui s’articule autour de trois axes: la consolidation des acquis, un meilleur ciblage des bénéficiaires et un renforcement des équipements’’, a-t-il souligné.
Il a rappelé que la première réunion avait pour but de recueillir les diverses observations des acteurs pour ensuite leur proposer un rapport avec des solutions et un plan directeur pour la campagne 2025-2026.
Le rapport présenté par les services de son ministère montre que plus de 120 milliards de FCFA ont été mobilisés pour accompagner la campagne agricole 2024-2025 et 216 053 tonnes de semences collectées.
Des contraintes et recommandations ont été listées par les représentants des différentes filières, notamment la faiblesse du rendement, l’insuffisance de la production, les difficultés de stockage des récoltes.
Ces différentes filières concernées sont l’arachide, le coton, le riz, le niébé, le maïs, le mil, la pomme de terre et l’oignon, la banane et l’anacarde.
”Nous avons une volonté commune de réussir la prochaine campagne’’, a assuré Mabouba Diagne.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a, quant à lui, indiqué que le gouvernement veut partager avec les acteurs sa ‘’vision’’ de l’agriculture à travers des mécanismes et des outils techniques.
”Notre vision de l’agriculture s’aligne avec la notion de souveraineté économique et alimentaire à laquelle, nous aspirons en consommant ce que nous cultivons et en appliquant la théorie de la substitution des importations’’, a indiqué M. Sonko.
Il a fait savoir que lors de la campagne 2024-2025, le gouvernement a expérimenté ‘’un changement de paradigme” avec ”à la clé” la décision de suspension des exportations d’arachide.
‘’Désormais pour l’arachide, nous n’exporterons que les excédents. Notre vision est de produire nos propres ressources et de les transformer en valeurs ajoutées, nous-mêmes’’, a-t-il souligné.
Selon lui, pour arriver à ce résultat, il faut des ‘’actions et des moyens’’. Il a insisté sur le fait que le gouvernement travaille sur une ”vision de l’avenir”.
‘’Le problème de financement faisait souvent défaut mais, le gouvernement fait des efforts pour payer les producteurs. Le problème des équipements aussi se pose et il faut le régler’’, a soutenu le Premier ministre.
Il a rappelé que l’agriculture est la ‘’première priorité du gouvernement sur toutes les autres fixées par l’État’’.
‘’Il y a aussi un problème de productivité et il faut soutenir davantage l’ISRA [Institut sénégalais de recherches agricoles] car la recherche doit être placée au cœur de nos actions pour la souveraineté alimentaire. Nous avons les chercheurs qu’il faut, il suffit juste de leur donner les moyens’’, a soutenu Ousmane Sonko.
Il s’est également appesanti sur les problèmes de rendement et de stockage, soulignant que ce dernier aspect est une ”priorité’’ dans le cadre du partenariat public-privé.
‘’Il ne sert à rien d’avoir une forte production, sinon on ne peut pas la conserver”, a-t-il précisé.
Il a aussi assuré que le gouvernement va mettre en place des petites unités de transformation un peu partout dans le pays et qu’il veut réorganiser le secteur à travers les coopératives agricoles et les coopératives agricoles sociales et solidaires, de même que les coopératives urbaines.
La modernisation de l’agriculture a également été au cœur des décisions prises par le Premier ministre pour développer le secteur et faire de la campagne agricole 2025-2026 une ”réussite”.
Il a donné des directives claires aux ministères et directions concernées pour mettre en œuvre les solutions proposées par le gouvernement.
”Déjà entre avril et juin 2025, il y aura un règlement des arriérés dus, il faudra aussi organiser des concertations entre les banques pour trouver des solutions pour les retards, résoudre la problématique des semences ainsi que leur certification, celle du stockage des récoltes, de la reconnaissance des interprofessions”, a-t-il annoncé, entre autres mesures.
Source : APS
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