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Les minicars « Cheikhou Charifou », les nouvelles caisses de la mort

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Apparues récemment dans le milieu du transport interurbain, des minicars communément appelées « Cheikhou Charifou », sont devenues l’un des moyens de transport les plus prisés par les usagers. Néanmoins, ces derniers dénoncent le comportement de certains chauffeurs jugé irresponsable. Surcharge, excès de vitesse, modifications pour augmenter le nombre de places, manque de professionnalisme sont à l’origine de l’implication de ces véhicules dans de nombreux accidents.

Gare des Baux Maraîchers. On est à l’approche de la Tabaski. Un monde fou a investi les lieux. Chacun veut rentrer dans sa localité pour y célébrer la fête. Parmi la panoplie de véhicules de transport en commun, les minicars surnommés « Cheikhou Charifou » sont très visibles. Ils sont de plus en plus prisés par les usagers notamment pour leur confort relatif et leur rapidité. Pourtant, ces derniers temps, ils sont régulièrement impliqués dans des accidents. Un phénomène qui inquiète. Selon certains usagers, c’est l’attitude de certains chauffeurs qui pose problème. Mbaye Senghor, chauffeur depuis trois ans, explique que ces minicars comptent normalement 15 places, mais certains conducteurs n’hésitent pas à modifier la configuration pour en ajouter, atteignant parfois 18 ou 19 sièges. Pa Lamine Diatta, un passager gambien, témoigne : « Ces voitures sont très rapides, et les chauffeurs semblent inconscients du danger. J’ai récemment dû demander à un chauffeur de ralentir, tant la vitesse était excessive. On n’a pas besoin de rouler à vive allure. Beaucoup d’accidents ont été causés par l’excès de vitesse. Aux chauffeurs de faire doucement et de conduire dans la plus grande sérénité », lance-t-il.

Modifier pour plus de place

À Bountou Pikine, non loin de la gare, les «Cheikhou Charifou » sont visibles à chaque coin de rue, notamment les modèles blancs qui se distinguent facilement. Le système de rotation est bien rodé : dès qu’un véhicule est plein, un autre prend sa place. Comme une chaîne bien huilée ou chaque maillon attend son tour pour la continuité du service. Le système de rotation fonctionne ainsi.

Mbaye Senghor, carrure imposante, conducteur d’un minicar depuis trois ans, reconnaît que des modifications sont apportées à certains véhicules, même si cela est formellement interdit. « Ce n’est pas propre aux minicars. Dans tout le secteur du transport, cela se pratique. Les autorités doivent essayer de nous comprendre », défend-il. Il insiste néanmoins sur le professionnalisme de la majorité des conducteurs. « C’est vrai que ces véhicules peuvent facilement atteindre 140 km/h. C’est dangereux, et je le dénonce. Mais les responsabilités sont partagées : les chauffeurs, comme l’État ».

Une effervescence post-Tabaski

En ce lendemain de fête, l’effervescence est toujours palpable à la gare : minibus, bus, véhicules « sept places » remplissent le décor. Des plaques de différentes régions sont visibles sur les pare-brises. Les passagers de retour à Dakar sont plus nombreux que ceux qui en partent. Familles, valises et enfants se pressent sous le grand hangar métallique. Les apprentis courent dans tous les sens, tentant d’attirer les derniers voyageurs, tandis que les vendeurs ambulants proposent eau fraîche, beignets ou fruits en sachets. Klaxons, cris et moteurs se mêlent dans une cacophonie étourdissante.

Les apprentis, souvent des jeunes, slaloment entre les véhicules avec une énergie débordante, à l’affût du moindre client hésitant. Tout autour, des femmes installées à même le sol vendent de l’eau fraîche, des beignets et des tranches de fruits dans de petits sachets. Les vrombissements des voitures en synchronie au bourdonnement des passagers, marchands ambulants et autres, rendent l’ambiance bruyante. Un vacarme assourdissant règne dans le garage comme si chacun son voulait dominer l’autre. Les Klaxons retentissent sans relâche dans un concert mécanique qui agresse les tympans. Le garage vibre littéralement sous l’effet de cette cacophonie.

Les véhicules préférés des voyageurs En pleine négociation tarifaire, Ya Seyda Bousso, de teint clair et accompagnée de son fils, a fait des « Cheikhou Charifou » son moyen de transport préféré. Elle finit par accepter de payer 5.000 FCfa pour se rendre à Ndiédiène. « Je préfère ces voitures. Elles sont confortables et bien entretenues, surtout comparées aux « sept places » », affirme-t-elle. Elle reconnaît que certains chauffeurs respectent les normes, mais critique l’indiscipline d’autres, trop enclins à rouler à vive allure. Même son de cloche chez Adama Cissé, en route pour Sokone. Elle soutient que le plus grand défaut des chauffeurs de véhicules « Cheikhou Charifou », c’est l’excès de vitesse « J’ai souvent constaté cet excès de vitesse. Ce n’est pas rassurant. J’appelle les chauffeurs à plus de prudence et de professionnalisme pour éviter les drames », dit-elle.

Source : Le Soleil

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