Madana Kane
Président Dundu
Lorsqu’on parle de l’emploi des jeunes, on ne peut s’empêcher de penser à la situation des nombreux diplômés de l’enseignement supérieur qui peinent à s’insérer sur le marché de l’emploi ou à trouver un emploi en adéquation avec leur formation. Parmi eux, plusieurs finissent par embrasser des emplois précaires et sous-qualifiés dans le secteur de l’informel.
Cette année, d’après les sources, près de 166 000 élèves sont inscrits à la session du baccalauréat, dont 52% en série littéraire. Avec un taux de réussite annoncé de 42.85%, près de 71.000 élèves devraientvenir grossir les rangs de l’enseignement supérieur en 2025, au moment où le nombre de diplômés-chômeurs ne cesse d’augmenter.
A l’évidence, notre pays ne peut plus se permettre de continuer à produire des bacheliers qui vont finirdiplômés chômeurs.
Dans le rapport d’exécution budgétaire du premier trimestre 2025, on note que 54% des dépenses de personnel sont portées par les secteurs de l’éducation et de la formation professionnelle. Or, dans un contexte de rareté des ressources budgétaires, il faut veiller à ce que chaque dépense dans le système éducatif produise des impacts concrets en termes d’insertion et d’emploi et de réduction du nombre de diplômés chômeurs.
Pour ce faire, il faut oser les vraies réformes du système éducatif.
D’abord, il faut instaurer un système pour pouvoir détecter dès le collège les élèves dont la poursuite des études au lycée serait contreproductive et qu’il faudraitréorienter vers l’enseignement professionnel pratique dès l’obtention brevet. Il faut également, dès le début du lycée, spécialiser les élèves en introduisant troismajeures respectivement en sciences (70%), en sciences humaines et sociales (20%) et en langues et littérature (10%). Le contenu des enseignements devraégalement être revu, au sein de chaque majeure, pour permettre à l’élève de suivre des cours au niveau approfondi et d’autres au niveau basic, en plus de séminaires d’acquisition de compétences. Enfin, nous devons impérativement aller vers l’allégement del’examen du baccalauréat, pour que celui-ci soit focalisé uniquement sur les cours suivis au niveau approfondi.Les notes de contrôle continu obtenues pendant le cursus lycéen viendront compléter les notes du Bac suivant un système de pondération.
Si nous voulons réussir le pari de l’insertion des jeunes, nous devons cesser de penser le baccalauréat comme la fin d’un cursus mais plutôt comme un tampon utile vers le monde universitaire et professionnel.
Laisser un commentaire