Une audience foraine organisée par la municipalité de Kafountine, dans la région de Ziguinchor (sud), a permis mercredi l’enrôlement de plus de 3000 dossiers, dans le cadre du Plan Diomaye pour la Casamance.
L’objectif de cette audience foraine était de “répondre durablement” à la problématique de l’état civil dans cette zone marquée par le conflit et les déplacements de population, selon le maire de Kafountine, David Diatta.
“Aujourd’hui, avec les statistiques que nous avons, nous avons enrôlé plus de 3000 cas, en plus des 2000 cas déjà enrôlés en décembre 2024 et en mars dernier”, a déclaré M. Diatta à des journalistes, au terme de l’audience foraine.
Selon l’édile, cette opération gratuite s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Plan Diomaye pour la Casamance, mis en place par le gouvernement.
L’objectif est de favoriser la réinsertion des déplacés de retour, souvent sans documents d’état civil, et de consolider le processus de paix dans la région, a ajouté le maire de Kafountine.
Il a salué l’implication des autorités judiciaires, notamment le garde des Sceaux et le président du tribunal d’instance de Bignona, qui ont facilité la tenue de cette audience foraine.
En plus des actes de naissance, des jugements de décès et de mariage ont également été délivrés.
“Tout a été pris en charge par l’État. Aucun citoyen n’a déboursé un franc”, a précisé David Diatta, soulignant le caractère inclusif et social de l’opération.
La crise casamançaise a négativement impacté sur le taux d’enregistrement des naissances, ajoutée à la négligence de certains parents.

“Beaucoup de parents ont négligé l’importance de déclarer leurs enfants à la naissance”, déplore à ce sujet Élie Bana Diatta, adjoint d’un chef quartier de Kafountine.
Il insiste sur la nécessité de sensibiliser davantage les parents pour éviter que des enfants se retrouvent sans papiers au moment à l’âge scolaire.
“Certains élèves arrivent jusqu’en classe de CM2 sans extrait de naissance. Et cela peut leur fermer la porte à plusieurs concours”, renchérit Mostapha Diatta, un responsable communautaire de Colomba, dans le département de Bignona.
Il plaide pour la pérennisation de ces audiences foraines et un renforcement de la sensibilisation au niveau des villages.
Pour les autorités locales, cette initiative vise à rétablir un droit fondamental pour tous les citoyens.
“C’est un acte fort pour accompagner la paix en Casamance. Il est important que chaque enfant ait un extrait pour pouvoir étudier, obtenir une carte d’identité et bénéficier pleinement de ses droits”, a conclu le maire de Kafountine.



Source: APS
Laisser un commentaire