Pour la première fois, un
pays africain assume la présidence du Groupe des 20 économies les plus
puissantes du monde (G20). Il s’agit de l’Afrique du Sud qui succède au Brésil
à partir du sommet de Rio qui vient de s’achever. Le président Sud-Africain,
Cyril Ramaphosa, a présenté un programme ambitieux et favorable aux pays en
voie de développement : la croissance inclusive, la sécurité alimentaire
et l’intelligence artificielle.
Le président Sud-africain, Cyril Ramaphosa |
Ces trois axes principaux du
programme présenté par le Président Cyril Ramaphosa résument, à eux seuls, les
trois grands défis auxquels le monde doit faire face. Mais aussi et surtout,
c’est le condensé des préoccupations principales des pays en voie de
développement en général et des pays africains en particulier.
Portée à la tête du G20, l’Afrique
du Sud ne se limite pas à représenter son pays. Elle veut agir comme porte-voix
des aspirations africaines et des pays du Sud, en mettant leurs priorités au
centre des discussions mondiales. Pretoria espère ainsi redéfinir l’équilibre
des pouvoirs au sein du G20.
C’est dans ce cadre que le
nouveau président du G20 affirme, sans ambages, que cette présidence sera une
plateforme pour défendre les besoins des pays en développement. Il place la
croissance inclusive au cœur de son mandat, promettant ainsi de s’assurer que
personne ne soit laissé pour compte. Ce message arrive à point nommé dans un
contexte d’aggravation des inégalités économiques.
Par la voix du président
Cyril Ramaphosa, l’Afrique, en train de se dépêtrer dans des crises
alimentaires, ne peut que profiter de cette opportunité qu’est la présidence du
G20 pour plaider des solutions concrètes, notamment pour renforcer la
résilience des systèmes agricoles et garantir un accès équitable aux ressources
alimentaires. C’est donc une priorité que de lutter contre les famines
aggravées par les conflits et le changement climatique.
Mais il reste évident qu’on
ne peut parler de croissance inclusive sans évoquer l’essor du numérique marqué
par une profonde fracture entre les nations. Il convient de la réduire. C’est
pourquoi, dans ses propositions au G20, l’Afrique du Sud met en avant la
modernisation des infrastructures et la création de nouvelles opportunités
d’emploi. Plus précisément, il s’agit de faire de l’intelligence artificielle
un levier stratégique pour stimuler la croissance, surtout que l’innovation
technologique connaît actuellement un essor rapide en Afrique.
Mais pour y parvenir, il
faudra vraiment rendre effective la solidarité mondiale. Ce qui justifie le
thème « Solidarité, égalité et durabilité » qui reflète
l’importance de l’action collective à laquelle Pretoria appelle le G20. Il faut
une solidarité accrue envers les peuples en détresse, relève le président
Sud-Africain qui n’a pas manqué de signifier que les crises à Gaza, au Soudan
et en Ukraine, figurent parmi les préoccupations que le G20 doit
prendre en compte.
Pour la première fois, un
Etat africain préside le G20. Tout un symbole à l’heure où l’Afrique
envisage de s’affirmer davantage sur la scène internationale. Le programme
défendu par le Président Ramaphosa est certes très ambitieux, mais il reste à
le voir se réaliser pour mieux marquer l’histoire du G20.
Rappelons qu’en 2023, l’Union
africaine (UA) a obtenu un siège permanent au G20 suite à une demande
insistante de l’Ancien président du Sénégal, Macky Sall, en ce temps-là
président de l’UA. Mais la demande a abouti grâce à la pression exercée par
l’Afrique du Sud, membre du G20.
ABN
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