Le Sénégal, la Gambie et la Guinée-Bissau ont réaffirmé leur volonté de renforcer leur coopération dans la lutte contre le VIH/Sida, à travers une plateforme d’échange transfrontalière visant à harmoniser les stratégies de prise en charge, a déclaré, mercredi, la secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le Sida (CNLS), Safiatou Thiam.
“Nous sommes réunis dans le cadre d’une plateforme d’échange entre les programmes de lutte contre le sida de nos trois pays, afin de partager les bonnes pratiques, apprendre les uns des autres et surtout optimiser la gestion des patients vivant avec le VIH dans cette zone transfrontalière”, a-t-elle expliqué.
Elle s’exprimait en marge d’une rencontre organisée sur cette initiative à Cap Skirring, dans la région de Ziguinchor, frontalière de la Gambie voisine.
Coordonnée par la Direction régionale de la santé de Ziguinchor, cette initiative, active depuis près de dix ans, vise à assurer une continuité des soins pour les patients qui circulent entre les régions du sud du Sénégal, de la Gambie et de la Guinée-Bissau.
“Quelqu’un en traitement ne doit pas être en rupture de soins parce qu’il voyage d’un pays à un autre. Les services doivent être accessibles partout dans cette zone”, a insisté docteur Thiam, rappelant que le Sénégal affiche “une prévalence du VIH relativement faible, estimée à 0,3 %”.
Toutefois, les régions du sud du pays, notamment Ziguinchor, Sédhiou et Kolda, restent sous haute surveillance en raison de leur proximité avec des pays voisins où la prévalence est plus élevée, a relevé la secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le Sida.
“Nous avons des défis communs, notamment la mobilité des populations et l’accès équitable aux soins. Il est essentiel que les populations vulnérables et les jeunes aient accès aux services de prévention et de traitement”, a-t-elle souligné.

Safiatou Thiam a également alerté sur la baisse des financements internationaux alloués à la lutte contre le Sida.
“Beaucoup de bailleurs se retirent ou redéployent leurs ressources vers d’autres priorités. Face à cette raréfaction, il est urgent de recentrer nos efforts sur les stratégies essentielles comme le traitement, la prévention chez les jeunes, et la protection des groupes vulnérables”, a-t-elle plaidé.
Elle a appelé à un engagement accru des États à travers des financements nationaux durables.
“Nous allons continuer le plaidoyer auprès de nos gouvernements pour garantir l’accès aux soins, malgré la baisse des ressources extérieures”, a-t-elle assuré.
Elle a expliqué que cette encontre de Cap Skirring doit permettre aux trois pays de partager leurs expériences et d’identifier des solutions concertées pour renforcer l’efficacité de leurs programmes dans un contexte sous-régional.


Source : APS
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