Venus de tout le Sénégal pour rencontrer leur leader, Ousmane Sonko, les militants et sympathisants de Pastef l’ont applaudi à tout rompre et sont retournés chez eux, après avoir reçu une moisson d’informations sur la gestion actuelle du pouvoir, les difficultés rencontrées, les enjeux futurs, et surtout pris conscience de la nécessité de vigilance face à ceux qui tentent de saborder le Pastef, lequel prendra désormais toutes ses responsabilités derrière Ousmane, le maître du jeu politique.
Le meeting de tous les dangers ! Les cassandres prédisaient donc l’apocalypse de la complicité Sonko-Diomaye, en se projetant sur un éventuel discours kamikaze du Premier ministre qui allait laisser béantes des lézardes dans les relations de collaboration entre les deux sommités du pouvoir actuel au Sénégal.
C’est vrai qu’en écoutant le Premier ministre, on est convaincu qu’il cache mal un malaise en ce qui concerne certains aspects de la gestion du pays. D’ailleurs, sa diatribe contre le pouvoir judiciaire, particulièrement la Cour suprême, ne laisse aucun doute sur le désir ardent du leader de Pastef de voir les affaires publiques du pays conduites autrement.
En plus, son développement sur la gestion des dossiers relatifs aux scandales financiers révélés par des audits de la gestion du régime Macky Sall laisse entrevoir une certaine déception du moment. La rigueur et la célérité tant promises aux Sénégalais en général et aux Patriotes en particulier tarde à faire jour. En s’adressant directement à l’assistance pour lui demander s’il faut faire preuve de clémence, voire de léthargie en privilégiant le pardon pour ceux qui ont pillé les biens publics et mis le Sénégal à genoux, Ousmane Sonko connaissait la réponse au départ : un non catégorique scandé par cette horde de fidèles qui entend voir se concrétiser sans fioriture la promesse de fermeté en mettant en œuvre le principe du « Jub-jubbal-jubanti ».
Ceux qui s’attendaient à un discours de feu du Premier ministre qui casse tout comme dans un jeu de massacre ont donc déchanté. En lieu et place, ils ont entendu un discours didactique très structuré. Une sorte de bilan à mi-parcours qui informe les militants et sympathisants de Pastef sur les difficultés à satisfaire hic et nunc leurs attentes, à cause de la découverte d’une situation financière catastrophique laissée par le régime de Macky Sall dont l’exil forcé a été tourné en dérision par le Président de Pastef qui lui demande de renter dans son pays.
En expliquant qu’après avoir eu les vraies informations sur la situation financière du pays il fallait donc revoir le programme qui les engageait (Diomaye et lui) devant les Sénégalais, Ousmane Sonko a fait preuve d’une grande habileté, surtout qu’il en a profité pour préparer le peuple sénégalais à avaler la pilule amère des effets du Programme de redressement économique et social (PRES), notamment en termes de sacrifices à consentir sur « deux à trois ans », a-t-il dit, pour accompagner le Gouvernement dans son projet de sauver le Sénégal de la « restructuration honteuse » avant de le remettre sur le chemin du développement économique et social.
Ce meeting du 8 novembre a confirmé la haute qualité d’orateur du Premier ministre très à l’aise dans son discours certes long, mais clair, net et précis. Une sorte de bilan d’étape de l’action gouvernementale, mais aussi, et surtout, une façon de réveiller cette force politiquedormante qu’est Pastef, appelée à la vigilance pour parer à toute tentative de sabordage de l’action gouvernementale ou de coup d’essai pour casser la complicité entre le Président Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko. Des signes avant-coureurs existent déjà et le Premier ministre les a décryptés.
Pour tout dire, c’est avec une subtilité de langage dans une inspiration exceptionnelle que le Premier ministre et Président de Pastef, Ousmane Sonko, a décliné toute une stratégie qui permettra à l’ogre Pastef de finaliser son ancrage dans le pouvoir, en dévorant le menu fretin qui prétend soutenir le Président Bassirou Diomaye Faye, sans reconnaître la toute puissance politique que lui, Ousmane Sonko, incarne en tant que président du Pastef, la base politique de l’actuel locataire du palais présidentiel.
En annonçant une initiative de renforcer la coalition de la mouvance présidentielle seulement autour de Pastef, le Premier ministre jette un pavé dans la mare de ceux se réclament de la coalition DiomayePrésident, en essayant de distinguer ladite coalition de Pastef, voire de dissocier les deux pour se démarquer ainsi de l’emprise de Ousmane Sonko.
Effectivement, en procédant à la fusion-absoprtion de partis et mouvements politiques qui se réclament actuellement de la Coalition Diomaye-Président, Pastef se renforce. En plus, c’est une confirmation que le vrai maître du jeu politique actuellement au Sénégal, c’est lui,Ousmane Sonko. Nul autre que lui ! La Coalition Diomaye Président sera donc réduite en une peau de chagrin face à une montée en puissance de Pastef, le parti du président de la République dont les rênes sont tenues par le Premier ministre, Ousmane Sonko.
Amadou Bamba NIANG
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