L’Alliance des Forces de Progrès demeure, aujourd’hui encore, l’un des piliers les plus solides de la conscience politique sénégalaise. Héritière d’une tradition de rigueur, de dialogue et de patriotisme incarnée par son fondateur, le Président Moustapha Niasse, notre formation s’inscrit dans la continuité des grandes figures qui ont bâti la République, de Léopold Sédar Senghor à nos jours. Cet héritage ne se résume pas à un passé glorieux, il constitue une exigence : celle d’être à la hauteur de l’Histoire et de préparer l’avenir.
Depuis sa création, l’AFP a défendu une ligne claire : celle de la social-démocratie sénégalaise, humaniste, ancrée dans les réalités de notre peuple et ouverte aux mutations du monde. Moustapha Niasse, artisan de la stabilité institutionnelle du pays, compagnon de Senghor et bâtisseur du consensus républicain, a su préserver la cohésion nationale dans les moments où d’autres cherchaient la rupture. De Senghor à Diouf, de Wade à Macky Sall, il a incarné la constance dans l’engagement et la fidélité à la République.
Aujourd’hui, l’AFP poursuit cette trajectoire en modernisant son discours, en renforçant sa structure interne et en préparant la relève politique. Nous ne renions pas notre héritage, nous le faisons vivre à travers une nouvelle génération de militants et de cadres déterminés à défendre les valeurs de justice sociale, d’équité et de progrès.
Face au nouveau paysage politique, l’AFP n’est pas en quête d’identité : elle s’assume comme force de raison, d’équilibre et d’expérience. Nous avons connu l’exercice du pouvoir et nous en avons tiré les leçons. Nous avons aussi connu la rigueur de l’opposition et en avons gardé la lucidité. Notre crédibilité repose sur notre constance : celle d’un parti qui ne cède ni à la démagogie ni aux populismes passagers.
La principale erreur politique de notre histoire fut peut-être d’avoir sous-estimé la vitesse avec laquelle les repères idéologiques se dissolvaient dans le tumulte des alliances. Nous ne répéterons pas cette erreur. L’AFP nouvelle génération incarné par le Président Mbaye Ndione sera une école de convictions, pas un guichet d’opportunités.
L’AFP observe le duo Sonko–Diomaye avec la rigueur d’un parti qui connaît la valeur de l’État et les exigences du pouvoir. Nous reconnaissons la légitimité de la volonté populaire qui les a portés, mais nous refusons la sacralisation d’un discours qui oppose la jeunesse au savoir, la colère à la compétence, ou la rupture au réalisme.
Le slogan “Jub, Jubbal, Jubbanti” est beau dans sa musicalité, mais creux dans sa mise en œuvre. La transparence ne se décrète pas, elle se prouve. Le régime actuel donne parfois le sentiment de confondre communication et gouvernance, slogans et solutions. Or, diriger un pays ne se résume pas à défier les anciens, mais à faire mieux qu’eux. Et jusqu’ici, les actes tardent à confirmer les promesses.
L’AFP considère que la crise du pouvoir d’achat, la fiscalité asphyxiante et la dépendance aux importations sont les signes d’un modèle économique à bout de souffle. Le gouvernement actuel semble répondre par l’impôt, là où il faudrait répondre par la production.
Nous plaidons pour un État productif, partenaire du secteur privé, promoteur des PME locales, protecteur des classes moyennes et des travailleurs. L’avenir du Sénégal ne se construira pas dans la taxation, mais dans la création. L’autosuffisance alimentaire, la transformation locale et la souveraineté énergétique doivent être les trois piliers d’une nouvelle économie nationale.
L’AFP n’a jamais transigé sur les principes : la justice doit être indépendante, équitable et rapide. Oui, il faut revoir le Code de procédure pénale pour limiter les détentions préventives prolongées et humaniser le traitement judiciaire.
Nous sommes également convaincus que la réduction du train de vie de l’État n’est pas un slogan moral, mais une urgence budgétaire. L’exemplarité doit venir d’en haut. L’État ne peut exiger des sacrifices à un peuple quand ses propres institutions s’exemptent de sobriété.
L’actuel climat social est le fruit d’une accumulation de frustrations, mais aussi d’un manque de pédagogie politique. Le régime en place, au lieu d’apaiser, semble parfois entretenir la tension. L’AFP, fidèle à sa vocation républicaine, prône la responsabilité, la mesure et le dialogue. Notre rôle n’est pas de jeter de l’huile sur le feu, mais d’éviter que le feu n’éteigne la République.
Nous ne refusons pas d’évaluer l’héritage de l’ancien président Macky Sall y compris ses erreurs, mais nous refusons la chasse aux sorcières. La justice doit instruire, non venger. Et si une mise en accusation devait se présenter, elle devra être fondée sur la transparence, pas sur l’émotion.
Dans un contexte de désillusion populaire, l’AFP entend redevenir la force d’espoir rationnel du pays : celle qui parle vrai, qui propose et qui construit. Nous voulons réconcilier la jeunesse avec la politique, en lui offrant un cadre d’engagement fondé sur la compétence, la solidarité et la rigueur morale.
Notre mission nouvelle peut se résumer ainsi : “Bâtir un Sénégal juste, stable et productif, fidèle à l’esprit de Niasse, ouvert aux défis du siècle”.
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