Le centre culturel de Kédougou (sud-est) abrite un exposition d’œuvres d’art du patrimoine matériel et immatériel du pays bassari, dans le cadre du Festival des minorités ethniques, une manifestation mettant à l’honneur la richesse des cultures bédik, bassari, djallonké et kognagui.
Ce festival prévu du 17 au 19 octobre, vise à célébrer la diversité culturelle à travers des spectacles, des expositions, des conférences et ”des moments de partage ouverts aux publics national et international”, selon les organisateurs.
Dans la grande salle du centre culturel de Kédougou, le public a l’opportunité d’admirer des objets d’art appartenant au patrimoine matériel et immatériel regroupant les quatre ethnies minoritaires, à savoir les Bedik, les Bassari, les Koniagui et les Djalonké.
Les œuvres exposées mettent en exergue le mode d’organisation des communautés du pays bassari, notamment leur organisation sociale, suscitant l’intérêt de nombreux touristes étrangers en particulier.
L’exposition souligne aussi l’importance des classes d’âge chez les Bediks, les Djalonkés, les Bassari et les Koniagui.
“Nous sommes en train de faire vivre ces classes d’âge qui datent de très longtemps et qui sont importantes dans notre organisation sociale. Ces classes d’âge sont des éléments sur lesquelles s’appuie chaque génération pour renforcer la dynamique organisationnelle et conserver tout ce qu’on a comme valeur et qu’on doit perpétuer dans le temps”, a déclaré Bacary Camara, responsable des projets et programmes de l’Association des minorités éthiques du Sénégal.
Les accoutrements et les tresses traditionnels des femmes de ces communautés ne sont pas en reste dans les œuvres exposées.
“Ces éléments constituent pour nous un aspect important de la valorisation de ce patrimoine. L’accoutrement et les tresses sont des éléments que nous exprimons à travers les mariages, les baptêmes et les initiations et même lors des corvées collectives pendant la saison des pluies. Donc, nous ressortons ces éléments pour montrer leur importance au sein de nos communautés”, a-t-il souligné.
L’importance du rôle dévolu aux jeunes dans le développement des activités ressort également dans les œuvres présentées, comme le suggère une revue des variétés culturales présentes dans ces communautés, telles que le fonio.
“A travers ces œuvres d’art, nous montrons la nécessité d’inculquer aux jeunes la culture du travail, d’ailleurs ce sont ces jeunes qui sont mobilisés pendant les corvées agricoles, qui constituent aussi un cadre valorisation culturelle”, note Bacary Camara.
Le fonio est une céréale dotée de “caractères culturels mais également économiques et sociaux. Il représente pour nous une céréale pour répondre aux aléas climatiques, c’est une culture qui s’adapte bien au dérèglement climatique”, a insisté Camara.
Il a ensuite alerté sur “les menaces qui pèsent sur le patrimoine matériel et immatériel du pays Bassari, mis à l’épreuve par le changement climatique et la mondialisation”.
“Parmi ces menaces, il y a d’abord le dérèglement climatique. Il y a aussi d’autres paramètres qui sont là et qui sont en train de menacer ce patrimoine, c’est la mondialisation, qui n’est pas forcément une mauvaise chose, mais elle a des effets sur la préservation ou à la promotion de ce patrimoine culturel” a-t-il conclu.
Source : APS
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