SENTV : Deux jours seulement après les propos polémiques du Premier ministre Ousmane Sonko, le ministre de l’Économie et des Finances, Cheikh Diba, s’est discrètement rendu à Touba pour une audience nocturne et non annoncée avec le Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké.
Si la visite n’apparaît sur aucun agenda officiel, elle n’en reste pas moins significative, à la lumière du contexte politique actuel. Alors que les récentes déclarations du chef du gouvernement ont ravivé les tensions au sein de l’espace public et politique, la démarche de Cheikh Diba, figure technocratique du pouvoir, interroge.
Un tête-à-tête sous haute discrétion
L’entretien s’est tenu à huis clos, sans présence médiatique, et aucun communiqué n’a été diffusé ni par les services du ministre ni par les représentants du Khalife. Ce silence alimente, dans la cité religieuse comme dans les cercles politiques dakarois, une multitude d’interprétations : simple démarche de courtoisie, tentative d’apaisement ou transmission d’un message implicite du président Diomaye Faye à l’autorité religieuse ?
Selon des sources proches de la confrérie, Cheikh Diba a été reçu en toute fin de soirée, dans un cadre marqué par « le respect et la gravité du moment ». Même si le contenu des échanges n’a pas filtré, l’importance du timing laisse peu de place au hasard.
Une démarche symbolique dans un contexte sensible
La communauté mouride, au-delà de sa dimension spirituelle, occupe une place déterminante dans les équilibres sociaux et politiques du Sénégal. Toute visite de cette nature, en particulier en période de tensions, revêt une dimension stratégique.
Pour plusieurs analystes, cette rencontre s’inscrit dans une logique de « décrispation » au sommet de l’État, à travers un canal religieux, souvent utilisé pour désamorcer les crispations. D’autres y voient un positionnement personnel de Cheikh Diba, désireux de se démarquer du ton jugé « clivant » de certains membres du gouvernement.
Historiquement, Touba n’est jamais restée en marge des grandes séquences politiques nationales. La parole du Khalife, bien que rare, a toujours eu un poids considérable dans les moments décisifs. Que ce soit en période préélectorale ou face à des crises, les audiences accordées à certains responsables sont souvent interprétées comme des signaux forts.
En l’absence d’éclaircissements officiels, le mystère demeure entier. Les prochains jours pourraient cependant apporter plus de lisibilité, notamment si d’autres membres du gouvernement ou du cercle présidentiel effectuent des démarches similaires. En attendant, l’opinion observe… et les spéculations continuent.
La rédaction de la SENTV.info
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