Zahra Iyane Thiam (Nouvelle responsabilité) et Khadija Mahécor Diouf (Pastef) sont toutes deux des responsables politiques au parcours atypique et au destin différent. Mais l’une comme l’autre ont en commun un engagement politique ferme, un militantisme assumé et une trajectoire évocatrice.
Ton modéré, gestuelle mesurée, phrasé policé, Zahra Iyane Thiam parle peu et bien. Sa voix calme et posée reflète le caractère serein d’une femme taciturne mais engagée pour sa communauté. Décrite comme une « citoyenne issue du mouvement associatif », elle s’active beaucoup dans le développement communautaire. Zahra Iyane Thiam fut membre des Assises nationales et du M23 (Mouvement du 23 juin 2011).
Ancienne Secrétaire générale et leader du parti Uds/Innovation (Union pour le développement du Sénégal/Innovation), une formation politique dissoute dans l’Alliance pour la République (Apr), Zahra Iyane Thiam a aussi été membre du Secrétariat exécutif national de l’Apr, du Secrétariat exécutif permanent de Benno Bokk Yakaar (Bby) et de la conférence des leaders de la même coalition politique. Elle a conduit la coordination technique du directoire de campagne du candidat Macky Sall, lors de la présidentielle de 2012.
L’art de convaincre son interlocuteur
En avril 2019, elle a été nommée ministre de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire sous le gouvernement de Dionne II. Elle est décrite comme une femme qui règle tout avec diplomatie. Sans heurter, sans élever la voix. Coordinatrice de la plateforme des femmes « And Jeego » qui se veut un « cadre fédérateur d’organisations de femmes », Zahra Iyane Thiam fut également élue au Conseil régional de Dakar où elle a occupé le poste de présidente de la commission éducation, santé, population, culture et sports.
Ancienne candidate malheureuse à la mairie de Sicap-Liberté lors des élections territoriales de janvier 2022, cette dame au commerce facile et au sourire jovial est titulaire d’un Master en relations internationales et diplomatie, d’une licence en gestion des projets et en aménagement du territoire, du diplôme de technicienne supérieure en télécoms et réseaux informatique et du baccalauréat B option Économie.
Avec son style d’attaque, son côté « punchline », Khadija Mahécor Diouf marque toujours les esprits lors de ses sorties médiatiques. Difficile de la faire plier ou de la « briser » verbalement. Cette Khadija-là sait se défendre, avec courage. C’est une « rebelle » née, une battante assumée.
Cette militante de Pastef au sourire pourtant contagieux ne mâche pas ses mots. Invitée la plupart du temps sur les plateaux de télévision, Khadija Mahécor Diouf fait souvent les choux gras de la presse. En bonne langagière, elle a cette manie de captiver les téléspectateurs, cette magie de convaincre son interlocuteur, cette prouesse de clouer au pilori ses adversaires politiques. Khadija Mahécor Diouf est une véritable débatteuse qui maîtrise bien son sujet. Et quand elle prend la parole, c’est pour marquer son territoire et se faire entendre.
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Son fort caractère déteint sur sa noirceur d’ébène éclatante. Ses prises de position sont sans ambivalence : Khadija Mahécor Diouf ne respire que pour le leader de Pastef/Les Patriotes (Patriotes du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité), Ousmane Sonko, comme en atteste son texte en guise d’hommage à son mentor et intitulé « Le Pros ».
Dans ce petit condensé de phrases, elle ne tarit pas d’éloges pour celui qu’elle considère comme un acteur important de la vie politique sénégalaise, qui incarne « l’antisystème », le renouveau politique. Maire de la commune de Golf Sud et responsable politique du parti au pouvoir, elle est titulaire d’un Master en suivi et évaluation.
Lors du Conseil des ministres du mercredi 26 mars 2025, Khadija Mahécor Diouf a été nommée présidente du Conseil de surveillance de l’Agence de développement local (Adl). Un mérite, une consécration qui récompense un militantisme sans réserve d’une « pastéfienne » au ton guerrier et à l’engagement sans faille.
Source : Le Soleil
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