Le colloque international sur le Muntu en mouvement, ouvert mercredi à Dakar, offre l’opportunité de réécrire les récits africains et de permettre au continent d’imposer sa voix sur la scène internationale, a déclaré le cinéaste sénégalais Moussa Sène Absa.
“Voilà un moment extraordinaire que nous avons de réécrire les récits et d’imposer que les voix de l’Afrique soient des voix écoutées, entendues, clamées partout. Nous en avons l’occasion, aujourd’hui, de dire au monde que le mouvement du +Muntu+, c’est nous-mêmes, notre réflexion”, a dit le réalisateur et producteur.
Il intervenait lors de la cérémonie officielle d’ouverture d’un colloque international sur “le Muntu en mouvement”, en présence du représentant du secrétaire général à la Culture, aux Industries créatives et au Patrimoine historique.
Seize intervenants issus de 6 pays d’Afrique participent à cette rencontre organisée en collaboration avec l’agence de coopération culturelle espagnole au Sénégal.
Moussa Sène Absa estime que la réflexion sur le Muntu, c’est-à-dire l’homme africain pensé dans sa situation historique, survient à un moment où “les horreurs parcourent actuellement le monde”.
Il rappelle que les récits de l’Afrique ne sont pas des “récits connus” et sont “souvent cachés et dominés entre guillemets”. D’où, selon l’on lui, l’importance de cette réflexion sur le Muntu.
“Ce concept nous offre aujourd’hui un outil critique pour interroger les fondements d’un monde que nous savons tous en crise”, a pour sa part soutenu le directeur du Musée des civilisations noires (MCN), Mouhamed Abdallah Ly.
Pour M. Ly, ce concept ne s’oppose pas à l’universel, mais “le déplace en réalité, le descend et le pluralise”.
“Il nous rappelle que l’humanité est une construction et non une donnée en soi. Et nous devons sans cesse la reconfigurer à partir de nos expériences, de nos luttes, mais surtout de nos mémoires”, a-t-il fait valoir.
L’ambassadrice d’Espagne au Sénégal, Dolores Rios, considère de son côté le Muntu comme un mouvement qui dépasse l’Afrique et concerne l’humanité en général.
L’Espagne “peut faire un pont” entre tous ces mondes, en raison de ses avec l’Afrique, “surtout à cause des circonstances géographiques et culturelles, mais aussi avec l’Amérique Latine, où il y a beaucoup d’afro-descendants”, a ajouté la diplomate.
Source : APS
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