Alors que les polémiques autour de la gestion des fonds liés à la pandémie de COVID-19 continuent d’alimenter l’actualité au Sénégal, l’ancien ministre Mansour Faye est monté au créneau lundi soir. Lors d’un point de presse tenu à Saint-Louis, il a tenu à apporter des éclaircissements sur les accusations formulées à son rencontre dans le rapport de la Cour des comptes.
« Je n’ai rien à me reprocher », a déclaré d’emblée le beau-frère du président Macky Sall, affichant un ton à la fois serein et ferme face à une affaire qui ne cesse de susciter le débat.
L’un des points les plus sensibles du rapport concerne une somme de 319 millions de francs CFA, qui aurait été décaissée en espèces sans autorisation formelle. À ce sujet, Mansour Faye balaie les accusations. « Cette information est naturellement fausse », a-t-il affirmé.
Il précise que ces fonds provenaient du compte du Fonds de calamité et que leur utilisation avait été validée par le ministère des Finances. Selon lui, les dépenses visaient à répondre à l’urgence de la situation, notamment pour rémunérer les dockers et approvisionner en carburant les véhicules chargés du transport du riz.
Des procédures exceptionnelles dans un contexte d’urgence
Interpellé sur le non-respect présumé des procédures de passation de marchés, l’ancien ministre rappelle le contexte exceptionnel de l’époque : « Dans ce cadre, les procédures classiques n’étaient plus applicables. C’était pareil dans la plupart des pays du monde ».
Il affirme même qu’un appel d’offres avait été lancé, bien qu’un décret en vigueur autorisait le recours à une entente directe. Une décision qu’il présente comme une preuve de la volonté de transparence de son équipe.
Mansour Faye s’en prend également à un vérificateur de la Cour des comptes, qu’il accuse de parti pris politique. Selon lui, ce dernier se serait appuyé sur un arrêté de 2013 (le 0071-11) pour évoquer une surfacturation sur le prix du riz.
« Cet arrêté était caduque depuis longtemps. Il ne pouvait plus servir de base légale », insiste-t-il.
Allant plus loin, il accuse ce fonctionnaire d’agir au service du parti Pastef, dénonçant une infiltration politique au sein de l’administration. Une charge directe qui illustre la tension autour de ce dossier.
Malgré la pression, Mansour Faye tente de garder le cap. Il a salué le travail de ses équipes durant la pandémie, affirmant qu’elles ont œuvré « sans relâche, parfois nuit et jour » pour répondre aux besoins des populations.
« Aujourd’hui, ces mêmes personnes sont jetées en pâture. Ce n’est pas juste. Mais je vous le dis : cela ne passera pas. Je ferai face. »
Le message est clair : Mansour Faye entend défendre son honneur et celui de ses collaborateurs, tout en assurant à ses partisans qu’il n’a commis aucune faute.
Source : seneweb
Laisser un commentaire