“Bapougui”, un arbre centenaire niché au cœur de la commune de Kaffrine (centre), est crédité d’un pouvoir de protection par la croyance populaire, mais son histoire reste malgré tout relativement méconnue dans le Ndoucoumane.
Cet arbre, très imposant ouvrant sur une grande rue au quartier Pay, peut être considéré comme l’un des plus célèbres de la ville de Kaffrine, affirme Mamour Ndiaye, chargé de la surveillance de ce qui est devenu désormais un vrai patrimoine local.
“Bapougui” a été planté vers 1927 par Ali Ndiaye, grand-père de Mamour Ndiaye, et depuis il se trouve dans le giron de sa famille.
L’arbre est entouré de petits troncs servant de bancs pour de nombreuses personnes qui le fréquentent le matin et pendant les périodes de chaleur.
Son tronc peut atteindre jusqu’à 100 mètres de largeur et 30 mètres de hauteur. Il possède une couronne large et un feuillage dense.
Les lieux sont régulièrement nettoyés, parce que cet arbre a besoin d’être “toujours propre”.
“Beaucoup de gens, à Kaffrine, parlent et voient d’un mauvais œil cet arbre, en disant qu’il abrite des djinns, mais c’est faux. L’arbre offre une protection. Et la preuve, beaucoup de personnes viennent quand elles ont des problèmes. Elles viennent ici et automatiquement, leurs soucis sont réglés”, soutient Mamour Ndiaye.
“Cet arbre représente tout pour moi. Je dors sous son ombrage. Il n’y a rien de grave ici. Au contraire, c’est un véritable protecteur contre les djinns et autres, surtout pendant la nuit. A chaque fois que j’ai des problèmes ou que j’ai eu peur de quelque chose, si je me mets sous cet arbre, je suis soulagé. Mon arme, c’est cet arbre”, a insisté Mamour Ndiaye.
Les feuilles de “Bapougui” se développent en figues et deviennent rouges, brunâtres ou noirs violacés à maturité, a-t-il souligné, précisant que par rapport à son utilisation, cet arbre appartenant à l’espèce “Figus Vogelis”, sert de bois pour la menuiserie et la médecine traditionnelle.
“C’est un arbre souvent associé à la sagesse, au bien-être et au bonheur. Il est également considéré comme un symbole d’éternité et de patience”, renseigne M. Ndiaye.
Il est tombé plus de trois fois avant de renaître, beaucoup y voient un miracle.
“Cet arbre est un miracle. A chaque fois qu’il tombe, il attend que tout le monde se déplace. Il ne blesse personne”, a-t-il avancé, révélant que beaucoup de gens viennent de partout pour se ressourcer et prier sous “Bapougui”.
Selon Mamour Ndiaye, cet arbre a besoin d’un bon entretien pour qu’il puisse être préservé, d’autant que ses feuilles sont utilisées comme fourrage pour le bétail, ombrage et comme arbre d’alignement.
Il signale que ce n’est pas pour rien si son grand-père, qui disposait de beaucoup de vaches, avait jugé utile de le planter pour l’alimentation de son bétail.
Source : APS
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