e chirurgien-dentiste Abdoulaye Sarré, spécialiste en chirurgie orale, tire la sonnette d’alarme sur une pathologie souvent négligée mais aux conséquences très handicapantes, avec une altération de la qualité de vie : les cancers buccaux. Selon lui, ils représentent environ 40 % des cancers des voies aéro-digestives supérieures (VADS). Trop de patients arrivent tardivement, alors que des signes avant-coureurs auraient pu permettre une prise en charge précoce. « Toutes les plaies persistantes de la bouche, aussi petites soient-elles, méritent une exploration clinique. Malheureusement, les gens traînent et ne consultent qu’à un stade très avancé », déplore le praticien.
Le cancer oral se manifeste par une croissance incontrôlée des cellules dans la cavité buccale, entraînant l’apparition de tuméfactions ulcérées, bourgeonnantes et parfois nécrotiques. Il peut toucher les lèvres, la langue, les joues, le palais ou le plancher buccal.
Parmi les facteurs de risque identifiés, on note le tabac sous toutes ses formes, la consommation d’alcool, les inflammations chroniques, le virus du papillome humain (HPV) et une hygiène bucco-dentaire négligée.
Une alerte fondée sur l’expérience clinique
Le Dr Sarré reçoit régulièrement des cas. Son appel vise à sensibiliser la population à consulter dès l’apparition de lésions suspectes dans la bouche, à savoir des plaies ou ulcères, des taches blanches, des gonflements, une douleur ou sensibilité inhabituelle, des saignements, etc. « J’ai lancé l’alerte, car nous constatons que de nombreux patients arrivent chez nous avec des diagnostics retardés, souvent dus à un recours initial à la médecine traditionnelle », insiste-t-il.
Ce qu’il faut retenir
– Une plaie buccale qui ne guérit pas au bout de deux semaines doit être examinée et, si nécessaire, faire l’objet d’une biopsie.
– Une consultation précoce peut sauver des vies.
– La prévention passe par l’arrêt du tabac et de la consommation d’alcool, une bonne hygiène buccale et des visites régulières chez le dentiste (tous les six mois).
– Le sexe oral : une pratique à éviter. Le Dr Sarré insiste : « Il faut mettre fin aux comportements sexuels à risque impliquant la bouche et les organes génitaux. » Il révèle que c’est un facteur de risque très important dans la survenue de ces cancers. « En fait, ce virus ne se retrouve que dans les parties génitales. Maintenant, à cause de la fellation et autres, il se retrouve dans la bouche et cause des cancers », explique-t-il.
Source : Seneweb
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