Des responsables syndicaux ont salué, jeudi, la signature, le même jour, du Pacte national de stabilité pour une croissance inclusive, tout en invitant le gouvernement à ‘’un renouveau du dialogue social fondé sur l’équité, la justice et le respect des engagements’’.
Ils s’exprimaient au cours de la cérémonie de remise des cahiers de doléances au président de la République, à l’occasion de la célébration de la fête du travail.
Le secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes (CSA), Elimane Diouf, a insisté sur la nécessité de bâtir un pacte social sincère, assorti d’un dispositif rigoureux de suivi et d’évaluation.
Il a plaidé pour le respect des engagements signés, l’inclusion de tous les acteurs, ainsi que la transparence et l’éthique dans les relations professionnelles.
Il a, en outre, formulé plusieurs doléances, parmi lesquelles figurent le paiement des arriérés de salaires à la Croix-Rouge, la réforme du secteur du gardiennage et l’exécution des décisions de justice en faveur des travailleurs.
De son côté, Cheikh Diop de la Confédération nationale des travailleurs / Force du changement (CNTS/FC), a mis l’accent sur un dialogue social de ‘’restitution‘’, davantage centré sur la réclamation de droits non respectés que sur des avancées sociales.
Il a déploré les ‘’violations des libertés syndicales par certains employeurs’’, tout en soulignant les difficultés persistantes dans les secteurs de l’éducation, de la santé, des collectivités territoriales et des services.
Il a également alerté sur la situation des entreprises publiques liquidées (SIAS, SOTRAC, etc.), dont les ex-travailleurs attendent encore leurs droits, ainsi que sur l’impact d’une dette intérieure estimée à 400 milliards de francs CFA, qui pourrait freiner le dialogue social dans le secteur privé.
Malgré ces constats, les intervenants ont, à l’unanimité, exprimé l’espoir qu’inspire le magistère du président Bassirou Diomaye Faye, marquée selon eux par une réelle volonté de faire éclore une nouvelle ère de progrès social durable, fondée sur un dialogue sincère et des ‘’revendications de conquête’’.

Mody Guiro, secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs (CNTS)
Les secrétaires généraux des centrales syndicales Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (UNSAS) et de la Confédération nationale des travailleurs (CNTS), Marie Yvette Keita et Mody Guiro ont, pour leur part, appelé à un dialogue social ‘’fort et inclusif’’.
Marie Yvette Keita a mis en avant les aspirations des travailleurs à plus de justice sociale, d’égalité et à de meilleures conditions de travail.
Elle a également insisté sur l’urgence des réformes dans des secteurs clés tels que la santé, la justice, l’éducation, la poste et le chemin de fer.
Mody Guiro, quant à lui, a soulevé les effets des crises internationales sur le pouvoir d’achat et l’emploi, pointant les licenciements abusifs, la cherté de la vie et le non-respect des droits syndicaux.
Il a toutefois salué la tenue de la 4e conférence sociale sur l’emploi et l’employabilité, tenue les 24 et 25 avril, et la main tendue du Premier ministre, tout en insistant sur la nécessité de mettre rapidement en œuvre le Pacte national de stabilité sociale.
Il a aussi souligné l’importance d’un engagement ferme de l’État pour garantir les droits syndicaux et associer les travailleurs à l’élaboration des politiques publiques, notamment en matière d’emploi.

De gauche à droite, Marie Yvette Keïta, Cheikh Diop et Elimane Diouf, respectivement secrétaire général de l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (UNSAS) ; de la Confédération nationale des travailleurs / Force du changement (CNTS/FC) et de la Confédération des syndicats autonomes du Sénégal (CSA), signant le Pacte national de stabilité sociale
Marie Yvette Keita et Mody Guiro ont dans le même temps appelé à un nouveau contrat social, reposant sur la justice sociale, la participation citoyenne, l’accès équitable aux services publics, un salaire vital et des emplois de qualité.
Ils ont notamment appelé de leurs vœux la mise sur pied d’un partenariat sincère entre l’État, les employeurs et les syndicats pour ‘’bâtir une société plus juste, inclusive et durable’’
Source : APS
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