Des députés réunis, lundi, en séance plénière, ont fait part de leurs préoccupations sur la gestion des inondations, appelant le gouvernement à réactiver le Plan d’organisation des secours en cas de catastrophes (ORSEC),un mécanisme de coordination et de gestion des crises et urgences, particulièrement les inondations, en vue de soulager les populations ”sous l’emprise des eaux”.
‘’Notre pays est dans l’eau, les gens sont inondés, les maisons sont envahies, les champs sont envahis, les bêtes sont envahies partout. Partout il n’y a que de la désolation’’, a déclaré la députée Aïssata Tall Sall.
La présidente du groupe parlementaire Takku Walu (opposition) estime que ‘’l’heure est grave’’ et que l’Assemblée nationale se réunie en session d’urgence au moment où ‘’le Sénégal est en désespoir’’.
Les députés ont adopté, lundi un projet de loi autorisant la création de l’Office national de lutte contre la corruption (OFNAC), une institution dotée du statut d’autorité indépendante et de compétences ne prenant pas en compte la fraude et la garde à vue.
‘’Alors que je m’attendais à voir ici le ministre de l’Intérieur venant nous parler d’un plan ORSEC parce que le fleuve Sénégal est en train de déborder à Bakel, Matam, Dagana et bientôt à Saint-Louis parce qu’à Touba, Tivaouane, partout, il y a des cas d’inondations, on nous parle de ces quatre lois’’, a-t-elle alerté.
Aissata Tall Sall dit s’attendre à recevoir à l’hémicycle le ministre de l’Assainissement pour évoquer cette problématique des inondations un peu partout sur le territoire sénégalais.
Le député Abdou Karim Sall a évoqué la ”difficile condition” des habitants de Dandé Mayo (nord) et de Mbao (Dakar), la commune dont il est le maire.
Le député non-inscrit Thierno Alassane Sall ne dira pas autre chose. M. Sall a listé plusieurs localités notamment Dakar, Thiès, Bakel qui sont ”sous l’emprise de l’eau”.
Dans ces différentes localités, faute de moyens et de soutien de l’Etat, les populations utilisent des sacs de sable pour préserver leurs habitations et leurs champs, a-t-il regretté.
Pour M. Sall, ‘’l’urgence pour les représentants du peuple, c’était d’aller à la rencontre de ces gens, exhorter le gouvernement à prendre les dispositions idoines pour soulager les populations”.
Anta Babacar Ngom est d’avis que les priorités et l’urgence devaient être centrées sur ce sujet. ‘’Je pensais qu’il y avait des solutions ou projets de loi extraordinaire à voter pour sortir les Sénégalais des inondations’’, a-t-elle indiqué.

‘’Les populations les attendent sur bien plus que ça parce que cette façon de faire est dépassée’’ car ‘’Touba, Thiaroye, Saint-Louis, Tambacounda ont plus besoin qu’on les sorte de cette situation’’, a-t-elle dit.
Alla Kane du groupe parlementaire Pastef-Les patriotes a directement indexé ”la mauvaise gestion des inondations par les responsables de l’ancien régime”
‘’L’ancien régime a dit qu’il a investi 766 milliards de francs CFA dans la gestion des inondations. Les responsables de l’ancien régime ne devaient même pas évoquer la question des inondations parce que c’est eux qui sont à l’origine de cette situation’’, a-t-il accusé.
Son collègue Guy Marius Sagna embouche la même trompette en rappelant le Plan décennal de lutte contre les inondations mis en plan place durant les dix ans du règne de l’ancien régime.
‘’Si 766 milliards de francs FCFA avaient été entièrement injectés dans la lutte contre les inondations, cette situation qui prévaut dans de nombreuses localités (…) ne se serait pas autant accentuée’’, a-t-il estimé.
Amadou Ba, vice-président de l’Assemblée nationale a salué les efforts et la mobilisation des autorités pour assister les populations.
‘’Seules des mesures fortes pourront mettre fin aux inondations à travers notamment une urbanisation repensée’’, argue-t-il.
Source : APS
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