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Koungheul : plus de 1700 cas de paludisme dénombrés en 2024 (médecin-chef)

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Le district sanitaire de Koungheul, dans la région de Kaffrine (centre), a enregistré, en 2024, plus de 1700 cas de paludisme, avec une incidence de 7 pour 1000 l’année dernière, a révélé son médecin-chef, Dr El Hadji Malick Niang.

”On a enregistré plus de 1700 cas de paludisme en 2024, avec une incidence de 7 pour 1000”, a-t-il notamment dit dans un entretien avec l’APS.

”Sur une population de 271 000 habitants, nous avons enregistré 1706 cas de paludisme, avec 83 cas plus graves”, a-t-il précisé, soulignant qu’on n’est pas encore aux mois (septembre, octobre et novembre) où le pic est noté, mais six cas graves sont enregistrés au centre de santé de Koungheul.

Dr Niang espère que cette année, avec le lancement de la campagne de distribution des moustiquaires imprégnées, le nombre de cas va fortement diminuer.

Concernant les causes de la propagation du paludisme, il évoque les cours d’eau, les rivières et la non utilisation des moustiquaires imprégnées.

Pour ce qui est des accouchements à domicile, le médecin-chef du district sanitaire de Koungheul signale que sa structure est à 6 % pour l’année 2024.

”Nous avons enregistré 6 % de cas d’accouchements à domicile durant l’année 2024. Les causes sont liées au mauvais état des routes pendant l’hivernage. Certains villages se situent à 76 kilomètres du district sanitaire de Koungheul, d’autres étant à plus de 100 kilomètres. Les grossesses attendues tournent autour de 1000”, a-t-il expliqué.

Pour faire face à cette situation, il propose l’ouverture d’autres postes de santé au nord du département, mais également dans la commune de Ribot Escale où le maire a construit un poste de santé sur fonds propres, d’un montant de plus de 40 millions de francs CFA.

”L’année dernière, on avait enregistré cinq cas. Pour le premier semestre de cette année, deux cas ont été notés. Une situation due souvent au retard tardif dans la prise en charge sanitaire”, a-t-il signalé, tout en préconisant l’ouverture du bloc opératoire de Koungheul.

”Nous avons des problèmes d’équipements pour commencer les césariennes à Koungheul”, a insisté Dr El Hadji Malick Niang, relevant la ”très longue durée” des évaluations qui peut impacter négativement sur les malades.

Il estime également que le centre de santé de Koungheul doit disposer d’une unité de néonatologie, puisque la plupart des malades hospitalisés à l’hôpital régional Thierno Birahim Ndao de Kaffrine font face à un manque d’équipements.

La création de telles structures dans ce district sanitaire qu’il dirige permet, selon lui, de réduire la mortalité maternelle et néonatale.

”La position géographique du centre de santé de Koungheul reste un élément déterminant, parce qu’il est frontalier avec la Gambie, la région de Tambacounda et le département de Ranérou. C’est pourquoi, nous demandons une unité de néonatologie ou un service de pédiatrie”, a t-il plaidé.

”Par rapport au paludisme dans la région de Kaffrine, c’est souvent le département de Koungheul qui tire la région vers le rouge”, a-t-il encore signalé.

Le district de Koungheul est confronté par ailleurs à un problème de malnutrition.

Koungheul, une zone où la malnutrition sévit

Dans le district sanitaire de Koungheul, pour le premier semestre de l’année 2025, notamment de janvier à juin, il a été recensé 134 cas de malnutrition aiguë sévère.

”Pour les malnutritions aiguës modérées, nous en sommes à 418 cas. Les infirmiers-chefs de poste et les acteurs communautaires sont à remercier. Ils assurent le suivi de ces enfants malnutris avec les pesées régulièrement, par mois. Il y avait le Conseil national de développement de la nutrition (CNDN) qui accompagnait ces dynamiques”, a souligné Dr Niang.

Concernant la diarrhée, a-t-il ajouté, le district a enregistré, pour le premier semestre de l’année, 1500 cas dans tout le département, avec des enfants compris entre 0 à 59 mois. “Les facteurs sont parfois liés aux considérations culturelles et l’utilisation de l’eau qui n’est pas potable”, a-t-il fait savoir.

L’autre problème de santé publique qu’il a relevé, c’est la bilharziose, une maladie parasitaire.

”On sait qu’il y a une diminution de la prévalence par rapport à la dernière enquête. La prévalence globale de la bilharziose est de 27,42%, mais il y a des disparités. Il y a des postes de santé où la prévalence est supérieure à 60 %. Sur les onze postes de santé, il y en a deux où la prévalence est supérieure à 60 %”, a-t-il indiqué.

Affirmant qu’il s’agit d’un problème de santé publique, Dr Niang a indiqué que l’environnement de Koungheul est “propice” au développement de ces vecteurs avec l’utilisation des marigots et l’accès à l’eau potable qui posent problème, avec de nombreuses conséquences.

”C’est pourquoi on lance un appel à l’endroit de la population, surtout pendant cette période hivernale au cours de laquelle les enfants vont souvent se baigner dans des marigots”, a lancé le médecin-chef du district sanitaire de Koungheul.

D’après lui, une campagne de distribution de médicaments contre la bilharziose a été lancée.

”L’Organisation mondiale de la santé (OMS) nous dit que si, par exemple, un poste de santé ou un district sanitaire a une prévalence supérieure à 50%, normalement on doit faire deux passages, c’est-à-dire tous les six mois”, a-t-il rappelé, se félicitant des “performances” enregistrées dans son district.

Source : APS

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