L’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) fonctionne selon une planification rigoureuse et structurée, garantissant la fiabilité de ses données et la régularité de ses enquêtes, a assuré à l’APS Atoumane Fall, directeur des statistiques démographiques et sociale de cette structure relevant du ministère de l’Economie, du Plan et de la Coopération.
S’exprimant dans un entretien avec l’APS, dans le cadre de Journée mondiale de la statistique célébrée le 20 octobre de chaque année, il précise que “l’ANSD travaille en permanence sur des enquêtes”, répondant avec humour à la question de savoir ce que l’ANSD fait en dehors de collecter, d’agréger et d’analyser des données. Un travail dit-il “fastidieux” qui ne laisse pas de place à autre chose.
Selon lui, plusieurs grandes opérations sont actuellement en cours ou programmées, à l’instar de l’Enquête démographique et de santé (EDS) 2025, destinée à actualiser les données démographiques et sanitaires, dont la collecte est prévue de décembre 2025 à mars 2026.
L’Enquête nationale sur l’emploi et le secteur informel (ENES), réalisée chaque trimestre, permet de suivre régulièrement l’évolution du marché du travail. Il signale à ce propos que la collecte des données du troisième trimestre vient d’être achevée.
L’ingénieur démographe souligne par ailleurs que les recensements généraux de la population et de l’habitat, réalisés tous les dix ans, assurent un suivi décennal des évolutions démographiques. Le cinquième recensement a été effectué en 2023, et le prochain est prévu pour 2033.
Atoumane Fall explique cette périodicité par “l’ampleur des moyens et ressources financières mobilisés”, notant que le dernier recensement a coûté 21 milliards de FCFA.
Ces mécanismes garantissent à l’ANSD une continuité dans la collecte de données fiables et pertinentes, essentielles pour les décisions politiques et économiques du pays, a fait valoir son directeur en charge des statistiques démographiques et sociales.
“Le Sénégal peut être fier de son agence [statistique]”, a-t-il ajouté, rappelant que le pays se classe parmi les nations africaines les plus performantes dans ce domaine, aux côtés de l’Afrique du Sud, de l’Égypte, de l’Île Maurice et des Seychelles.
Atoumane Fall s’est réjoui du fait que le Sénégal dispose d’un taux de couverture de 96 %, contre environ 80 % dans la majorité des autres pays africains, voire dans le monde.
Concernant les critiques dirigées contre certaines données publiées par l’ANSD, il parle de “challenge”, précisant que “le plus important est de ne pas être contesté sur la méthodologie par ses pairs”.
Il fait notamment référence à la norme spéciale de division des données de l’ANSD, qui impose “la production d’intégrateurs à intervalles réguliers et la rigueur nécessaire à leur élaboration”.
“On n’est pas experts dans tous les domaines, mais nous produisons des données dans tous les domaines”, a-t-il indiqué, insistant sur l’importance de produire des données pour éclairer les politiques publiques sur des questions relevant de la santé, de l’éducation, de l’économie nationale, entre autres sujets.
S’agissant de l’évolution de la pratique des statistiques à l’ère de l’intelligence artificielle, il estime qu’il s’agit d’un “complément, et non une menace”.
“Avec les smartphones et autres outils numériques, les données sont désormais envoyées quotidiennement, permettant un suivi en temps réel grâce à des tableaux de bord interactifs”, s’est-il réjoui, les yeux rivés sur son ordinateur portable.
Source : APS
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