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Sonatel/Orange : l’enjeu stratégique du contrôle des télécoms

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Ce qui se joue à la dépasse les murs de l’entreprise. Derrière les tensions persistantes entre le syndicat et le groupe Orange, une inquiétude plus profonde remonte à la surface : celle d’un glissement silencieux du pouvoir de décision vers des intérêts privés étrangers dans un secteur hautement stratégique.
Orange ne détient que 42 % du capital de Sonatel. Et pourtant, selon les représentants syndicaux, le groupe exerce une influence disproportionnée sur la gouvernance, notamment à travers la filiale marocaine OMEYA. Une structure qui échappe en partie aux dispositifs de régulation sénégalais, ce qui alimente le sentiment d’un pilotage hors-sol, en décalage avec les cadres nationaux.
La situation révèle les fragilités du modèle de partenariat public-privé tel qu’il a été pensé pour les télécoms. Ce modèle, longtemps présenté comme une solution efficace pour moderniser et rentabiliser les infrastructures, montre aujourd’hui ses limites dès lors qu’il s’agit de garantir un contrôle stratégique de long terme. Qui décide, et dans quel cadre ? Qui protège les données, l’accès, l’innovation locale ? Autant de questions que cette crise met brutalement sur la table.
Dans un contexte marqué par une dépendance technologique croissante, cette affaire agit comme un révélateur d’un déficit de souveraineté numérique. Le numérique n’est plus seulement un outil. Il est devenu un espace de pouvoir, un vecteur d’influence, une infrastructure sensible. Et le Sénégal, comme d’autres pays africains, se retrouve face à un dilemme fondamental : comment concilier attractivité des capitaux étrangers et préservation des leviers stratégiques ?
L’enjeu n’est pas simplement économique. Il est politique, démocratique, régalien. Défendre une souveraineté numérique, ce n’est pas s’enfermer dans une logique de repli, mais affirmer un droit fondamental à la maîtrise de ses réseaux, de ses données, de son avenir digital. La crise actuelle à Sonatel n’est peut-être qu’un symptôme. Mais elle sonne comme un signal d’alerte qu’on ne peut plus ignorer.

Source : Seneweb

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