La coopérative d’habitat du Soleil, composée de travailleurs de cette entreprise de presse, de policiers et de quelques particuliers, s’en prend à la Société d’aménagement de bâtiment et d’études générales (Socabeg). Elle a tenu, le samedi 5 avril, à Niague, un point de presse pour dénoncer la volonté manifeste de la société immobilière de les déposséder de leurs terres. Elle interpelle les autorités étatiques.
RUFISQUE – Dix ans après avoir acheté leurs terrains, les centaines de membres de la coopérative d’habitat de la Sspp Soleil peinent toujours à être propriétaires. Lors d’une conférence de presse, le samedi 5 avril, à Niague, ils ont haussé le ton et ont dénoncé la boulimie foncière de la Société d’aménagement de bâtiment et d’études générales (Socabeg). Ils accusent cette structure de vouloir faire main basse sur leurs propriétés. Ibrahima Thiam, membre de la coopérative, précise qu’ils ont acquis les terrains, en 2015, de Ousmane Ndour, propriétaire du site depuis 1995. Mais, fait-il savoir, au moment d’en prendre possession, la Socabeg a voulu leur forcer la main pour les récupérer sur la base d’un faux bail et à l’aide d’un agent véreux. « Trop, c’est trop. Dix ans maintenant que la Socabeg joue avec les nerfs des pères et mères de famille. Elle ne peut pas se permettre, en tant que société immobilière, de prendre des terres d’honnêtes citoyens qui, au prix de multiples sacrifices, ont un projet de vie : disposer d’un toit », fustige M. Thiam.
La coopérative n’est pas restée les bras croisés. Elle est déterminée à aller jusqu’au bout. « Si cette méthode mafieuse a pu marcher jusqu’ici, nous sommes déterminés à nous y opposer. Nous ne ferons pas partie des victimes de la Socabeg, bien que cette société nous ait déjà porté un énorme préjudice », font savoir les membres de la coopérative. Des démarches ont été entreprises dans ce sens pour (re)prendre ce qui nous revient de droit. Toutefois, celles-ci connaissent certaines lenteurs dans la procédure. « Le dossier traine malgré un soit-transmis par le Procureur de la République en date du 29 juillet 2024 à la Dscos nationale qui l’a imputé à l’antenne de Rufisque.
Mais depuis lors, le dossier traîne. Pourtant, les parties (la coopérative, Ousmane Ndour et la Socabeg) ont été entendues par la Dscos. Il ne restait qu’à remonter le dossier au niveau du Procureur », explique Ibrahima Thiam. Pour rappel, Ousmane Ndour, le propriétaire a acquis le site depuis 1995 pour en faire une exploitation familiale. À l’époque, le site était classé dans le domaine national. Il affirme que la Socabeg était entrée en contact avec lui pour acheter ce site. Selon Ousmane Ndour, la société immobilière n’a versé qu’une partie du montant fixé. Le reliquat n’a jamais été épongé. D’où l’interrogation du collectif des voisins du site d’Ousmane Ndour : « Comment quelqu’un qui a voulu acheter un terrain, alors que l’opération n’a pas abouti, peut-il obtenir un titre de propriété sur ce même terrain ? ».
Source : Le Soleil
Laisser un commentaire