Arrêté pour des propos contraires aux bonnes mœurs, Ardo Gningue a comparu ce mercredi 19 mars 2025 devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Le parquet a requis une peine de six mois, dont trois mois fermes, contre le jeune opposant, qui a présenté ses excuses.
Ardo Gningue a été placé sous mandat de dépôt à la suite d’une publication sur les réseaux sociaux. Dans son message, il interpellait le procureur de la République en utilisant des termes jugés désobligeants. Il avait notamment écrit que le ministère public devrait ouvrir une information judiciaire contre le journaliste Pape Assane Seck, ce dernier ayant tenu, selon lui, les mêmes propos considérés comme insultants.
Face aux juges, le prévenu a soutenu que le mot « sa.. » n’était pas une insulte, tout en reconnaissant qu’il s’agissait d’un « gros mot ». Interpellé par le président du tribunal, il a exprimé des regrets : « C’était une erreur. Cela ne se reproduira plus. Les pastéfiens ne cessaient de me menacer en disant que je passerais la Korité en prison », a-t-il tenté de se justifier.
Le substitut du procureur a sévèrement recadré le prévenu : « Dès que vous êtes devant les caméras, vous dites tout ce qui vous traverse l’esprit juste pour faire le buzz. C’est après coup que vous réalisez vos erreurs », a martelé le magistrat. Il a ajouté : « Il est possible d’interpeller le procureur, mais cela doit se faire avec respect. »
Pour le parquet, l’infraction est constituée, les propos étant jugés désobligeants et contraires aux valeurs et aux bonnes mœurs.
La défense, quant à elle, a jugé sévère la peine de six mois, dont trois mois fermes, requise contre Ardo Gningue. Si certains avocats ont plaidé la clémence, d’autres ont estimé qu’aucun délit n’était caractérisé, soulignant que « la morale n’est pas le droit ».
Le jugement sera rendu le mercredi 26 mars 2025.
Source : Le Soleil
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