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Excision collective à Goudomp : Les organismes onusiens dénoncent et demandent l’application de la loi

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Au total, 11 fillettes âgées de cinq mois à cinq ans ont été collectivement excisées le samedi 15 février 2025 dans le département de Goudomp, dans la région de Sédhiou. Dans un communiqué collectif rendu public mardi, l’UNICEF, UNFPA et ONU femmes dénoncent cet acte et demandent l’application de la loi interdisant les Mutations génitales féminines (MGF).

Bien qu’aucune interpellation n’ait été faite à ce jour, les trois agences du Système des Nations Unies saluent le travail des forces de l’ordre et des services de protection de l’enfant et de la santé, ainsi que l’engagement des personnes qui ont dénoncé ces crimes et permis d’identifier les victimes. Dans le texte, les organismes onusiens soulignent que les MGF infligent de « graves blessures physiques et psychologiques, profondes et irréversibles », engendrant des « douleurs, des traumatismes et des risques mortels » pour la santé.

De même, elles portent atteinte aux droits fondamentaux des femmes et des filles de disposer de leur corps et de vivre en toute sécurité et dans la dignité. « L’excision n’est pas seulement une atteinte à l’intégrité physique des filles, c’est une négation de leur avenir. Nous ne pouvons pas rester silencieux face à cette pratique qui vole à des filles de plus en plus jeunes leur enfance et leur bien-être. Il est temps d’unir nos forces pour que plus jamais une fille ne subisse cette violence », a souligné Jacques Boyer, Représentant de l’UNICEF au Sénégal.

« Il est difficile de comprendre qu’une violation aussi grave des droits fondamentaux des filles ait lieu dans un pays pionnier dans la lutte contre les MGF. Un tel retour en arrière est impensable, sachant que l’excision porte atteinte à l’intégrité physique, à la santé, et à l’avenir des filles, et compromet leur dignité. Mettre fin à cette pratique est une nécessité pour garantir l’égalité des chances et le respect des droits humains », a expliqué Arlette Mvondo, Représentante d’ONU Femmes au Sénégal.

Ainsi, dans leur note, l’UNICEF, UNFPA et ONU Femmes s’alarment que ces pratiquent « néfastes » continuent d’être perpétrées avec la complicité de certains membres de la communauté, malgré les efforts menés par le gouvernement. Le Sénégal a joué un rôle précurseur dans la région en adoptant dès 1999 la loi 99-05, qui incrimine non seulement la perpétration, l’instigation, la préparation et/ou l’assistance à un acte de MGF mais aussi le non-signalement d’incident lié à une MGF ainsi que la pratique transfrontalière de MGF.

Un sursaut collectif, pour mettre fin aux MGF

L’UNICEF, UNFPA et ONU Femmes rappellent également que l’article 7 de la Constitution du Sénégal prévoit la protection de toutes les personnes contre toutes les mutilations physiques en ces termes : « Tout individu a droit à la vie, à la liberté, à la sécurité, au libre développement de sa personnalité, à l’intégrité corporelle notamment à la protection contre toutes mutilations physiques ».

L’UNICEF, UNFPA et ONU Femmes appellent à un sursaut collectif pour que plus aucune fille n’ait à subir de MGF au Sénégal. Ils comptent ainsi sur l’engagement du gouvernement pour poursuivre les auteurs et complices et faire appliquer la loi. « A cinq années de l’échéance des ODD de 2030, un seul cas est de trop ! Ceci est intolérable et inexcusable. Il est impératif de prendre nos responsabilités afin qu’aucune fille ne subisse encore ce sort, et pour atteindre notre objectif commun de mettre fin aux mutilations génitales féminines au Sénégal », a indiqué Tracey Hebert-Seck, Représentante de UNFPA au Sénégal.

Pour rappel, selon le document de ces organismes, au Sénégal, près de deux millions de filles et de femmes ont subi des MGF. Parmi elles, 12.9% des filles âgées de moins de 15 ans sont excisées, 8 sur 10 avant leur cinquième anniversaire et rarement après 10 ans.

Source : Le Soleil

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