Le Sénégal dispose s’est doté plan quinquennal 2024-2029 dont l’ambition est de permettre au pays de compter 218 spécialistes en cancérologie comprenant des chirurgiens, oncologues médicaux et radiothérapeutes, a-t-on appris mardi du docteur Mouhamadou Bachir Ba, oncologue-radiothérapeute au centre hospitalier national Dalal Jamm de Guédiawaye.
“Dans le plan de lutte contre le cancer 2025-2029, nous sommes actuellement à 57 spécialistes de cancérologie, avec des chirurgiens, oncologues médicaux et des radiothérapeutes”, a-t-il dit à l’ouverture d’un atelier sur les cancers féminins.
Le plan en question vise à former 218 spécialistes de cancérologie d’ici à 2029, a déclaré M. Ba lors de cet atelier organisé par l’Association des journalistes en santé, population et développement (AJSPD), en collaboration avec la fondation Bill & Mélinda Gates dans le cadre du projet “Santé en lumière”.
M. Ba, ancien interne des hôpitaux, présentait, dans ce cadre, une communication portant sur le thème “Traitements disponibles, politiques de gratuité et leviers de transformation”.
Selon le praticien, le plan quinquennal 2024-2029 entend aider à disposer de données sur la charge réelle du cancer au Sénégal comprenant l’incidence et la mortalité.
Les données hors pathologistes et spécialistes d’organes montre que les oncologues médicaux sont au nombre de 6 dont 2 actuellement en formation là où les oncologues radiothérapeutes sont au nombre de 18, alors que les oncologues chirurgiens sont une dizaine, selon Mouhamadou Bachir Bâ.
Quant aux infirmiers spécialisés en chimiothérapie, ils sont au nombre de 12, les physiciens médicaux 6 dont 2 en cours de formation, les techniciens en radiothérapie 15, alors qu’il n’y a que 2 ingénieurs de maintenance en radiothérapie, selon docteur Bâ.
Concernant les ressources en radiothérapie, il a fait savoir que le nombre de centres est de 3, ajoutant qu’au niveau de ces centres, il y a 4 machines, 18 radiothérapeutes, 4 physiciens et 15 techniciens.
D’après le spécialiste, les cancers gynécologiques et mammaires sont des enjeux majeurs de santé publique au Sénégal. Les traitements existent mais leur accessibilité reste inégale.
“La gratuité de la chimiothérapie est une avancée majeure mais à étendre et consolider, la subvention de la radiothérapie, dans sa forme actuelle, n’est pas réellement impactante”, regrette-il en soulignant que “le malade est appauvri avant même de connaitre la maladie”.
Le docteur Ba estime que la prévention, le dépistage, la formation, l’équipement et la décentralisation des soins constituent ”les leviers de transformation concrets” de la lutte contre le cancer.
Il a souligné l’importance de l’implication des journalistes dans la sensibilisation, pour briser les tabous, informer et surtout mobiliser l’opinion publique.
“Cette approche est importante dans la mesure où l’accès aux anticancéreux est un indicateur de souveraineté pharmaceutique et de performance d’un système de santé”, a souligné le radiothérapeute.
Pour une prise en charge correcte des cancers, il a préconisé la prévention et le dépistage à travers la vaccination HPV, IVA, et l’autopalpation.
A cela s’ajoute le financement durable, à travers des subventions, mais aussi par le biais de la couverture maladie universelle et des partenariats public-privé.
Source : APS
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