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L’Unesco veut intégrer l’intelligence artificielle dans les modules

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Le Centre de formation judiciaire (Cfj) organise, depuis hier, un atelier de formation de trois jours sur le thème «Intelligence artificielle et état de droit en Afrique de l’Ouest».

Des institutions de formation judiciaire du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Mali et du Togo participent à ce renforcement de capacités initié par l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) qui veut que l’Ia soit intégrée dans les modules de formation des magistrats et autres responsables judiciaires.

Comment explorer l’opportunité d’intégrer un module de formation sur l’intelligence artificielle et l’état de droit ? Magistrats, acteurs judiciaires et responsables des institutions de formation judiciaire des pays d’Afrique de l’Ouest comme le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Togo et le Sénégal réfléchissent sur la question pendant trois jours. À cet effet, le Centre de formation judiciaire (CFJ) accueille, depuis hier, un atelier de formation sur le thème «Intelligence artificielle et État de droit en Afrique de l’ouest». Organisée en collaboration avec l’Unesco, cette rencontre vise à familiariser les participants à l’utilisation de l’Ia dans le traitement des contentieux au niveau des systèmes judiciaires.

Selon Michel Kémo, conseiller en communication et à l’information au bureau régional de l’Unesco en Afrique de l’Ouest, une étude de l’institution a montré que 40% des acteurs judiciaires déclarent utiliser l’Ia. Mais, seuls 9% ont reçu une formation adéquate pour en comprendre les enjeux et les défis. Pour résorber le gap, l’institution des Nations unies a décidé d’accompagner les centres de formation judiciaire. «C’est pour permettre aux acteurs judiciaires qui vont bientôt sortir de ces centres et ceux qui sont en activité de bénéficier de connaissances afin de faire un usage adapté des systèmes d’Ia», a indiqué M. Kémo.

Représentant le garde des Sceaux, Samba Kane a souligné que «la formation est la clé». «Il est crucial d’équiper nos systèmes judiciaires afin qu’ils prennent des décisions éclairées, respectueuses des droits de l’homme et des normes internationales», a-t-il dit. Le directeur général du Cfj, Souleymane Téliko, a soutenu que «l’intégration des modules sur l’Ia dans les cours de formation des magistrats et des responsables judiciaires ne peut se limiter à une simple transposition des modèles d’attention».

Elle nécessite, selon le magistrat, «une ingénierie pédagogique adaptée aux spécificités des systèmes judiciaires africains prenant en compte les réalités légales, institutionnelles et technologiques locales». Cependant, au-delà des opportunités qu’offrent l’Ia, les différents acteurs en appellent à la prudence. Car, selon le Pr Isaac Yankhoba Ndiaye, président du conseil d’administration du Cfj, il y a des avantages certes à en tirer, notamment le désengorgement des tribunaux, l’accès au droit, mais aussi la transformation des métiers. Mais, a-t-il alerté, «il nous faudra aussi le faire avec beaucoup de précautions parce qu’un malveillant peut l’utiliser à d’autres fins qui porteraient atteinte aux droits fondamentaux».

Le directeur général du Cfj a abondé dans le même sens en mettant en garde contre les algorithmes en référence au logiciel Compas (Correctional offender management profiling for alternative sanctions), utilisé aux États-Unis pour évaluer le risque de récidive des justiciables. C’est pourquoi, il a jugé «essentiel» que les juridictions africaines anticipent ces problématiques en définissant des principes clairs. Il s’agira, selon lui, de «garantir la transparence des algorithmes en imposant un accès public aux méthodologies utilisées, de mettre en place des mécanismes de contrôle pour éviter les biais discriminatoires, de maintenir l’autonomie des magistrats et veiller à ce que l’Ia reste un outil d’aide à la décision et non un substitut au jugement humain».

Source : Le Soleil

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